
L’Athlète Sportcom de la semaine
Montréal, 16 septembre 2011 – Pendant que plusieurs des meilleurs cyclistes de la planète se bataillaient pour les grands honneurs des Grands prix de Québec et Montréal, la fin de semaine dernière, David Boily marquait une page d’histoire de l’autre côté de l’Atlantique. En effet, le cycliste de Québec a terminé deuxième au classement général du Tour de l’Avenir après avoir passé quatre jours avec le maillot jaune sur les épaules. Grâce à ce résultat exceptionnel, Boily mérite le titre de l’Athlète Sportcom de la semaine du 12 septembre.
Compétition internationale majeure, le Tour de l’Avenir est réservé aux meilleurs cyclistes âgés de moins de 23 ans. Au palmarès des anciens vainqueurs de l’épreuve on retrouve notamment Greg Lemond, Miguel Indurain et Laurent Fignon, tous des multiples vainqueurs du Tour de France.
Tout près de la victoire finale
Dès que le rideau est tombé sur la 48e édition du Tour, Boily s’en voulait de rendre son maillot jaune au Colombien Johan Esteban Chaves pour seulement 17 secondes. Le site Internet de la compétition a d’ailleurs titré : « Coup d’État en Italie pour Chaves ». La déception a cependant rapidement laissé place à de la satisfaction et de la fierté chez le Québécois.
À cette étape finale, Boily était le seul Canadien contre cinq Colombiens dans le groupe de tête des 70 derniers kilomètres. « Je me suis fait attaquer du début à la fin, alors de perdre seulement 17 secondes, c’est positif. J’avais des objectifs élevés de finir dans le Top-5 ou le Top-10, mais de me retrouver deuxième, c’est un rêve. »
« Ç’a été un tour de rêve, tant pour moi que les autres membres de l’équipe nationale, soutient Boily. Le Tour aurait été parfait avec 17 secondes de moins au compteur, mais bon, on a tout de même marqué l’histoire avec quatre jours en jaune et une deuxième place. Ce n’est pas rien ! »
À noter que ce n’est pas innocent si Boily ne parle pas de lui à la première personne du singulier. C’est bien parce qu’il reconnaît pleinement le travail de ses coéquipiers qui lui ont permis de conserver sa précieuse tunique le plus longtemps possible.
À partir de la troisième étape, Boily pouvait seulement compter sur les services de ses coéquipiers Hugo Houle et Antoine Duchesne, car Guillaume Boivin, Pierrick Naud et Jamie Riggs sont tous tombés au combat.
« Ils sont les grands guerriers de l’équipe et ils sautaient dans tous les coups. Ils m’ont protégé du vent et ils sont allés chercher des bidons. Ce sont des équipiers de luxe et sans eux, je ne serais certainement pas deuxième au classement général. Je leur dois tout et c’est une grosse victoire d’équipe », explique celui qui, en temps normal, porte les couleurs de l’équipe Spidertech-C10.
La défense du maillot : mode d’emploi
Les trois Québécois encore en lice ont su jouer de stratégie pour s’assurer que Boily reste en jaune le plus longtemps possible.
« Nous y allions au jour le jour, sans trop nous stresser. Avoir le maillot jaune, ne serait-ce qu’une journée, faisait en sorte que notre tour était déjà fait. Finalement, notre stratégie a tourné à la perfection », soutient celui qui a décroché le maillot de meilleur grimpeur au Tour de Sardaigne, en février dernier.
« Nous avons suivi des attaques qui mettaient d’autres équipes dans l’embarras. J’ai discuté avec une ou deux formations pour que nous puissions travailler ensemble. Nous étions donc toujours 7-8 coureurs à chasser les échappées. Ajoutez à ça un peu de bluff, c’était donc idéal pour nous. »
Une maturité bien en place
Un an plus tôt, presque jour pour jour, Boily avait pris part au Grand prix de Montréal, où il avait terminé au dernier rang. Dans les faits, le jeune athlète avait été classé hors délai. Afin de franchir la ligne d’arrivée, il avait dû contourner les spectateurs qui avaient envahi l’Avenue du Parc pour assister à la cérémonie protocolaire.
Dans les instants suivants, Boily avait expliqué pourquoi il avait tant tenu à terminer l’épreuve.
« Quand, à deux tours et demi de l’arrivée, je me suis fait lâcher par le peloton, je me suis dit que pour aucune raison je n’arrêterais sur le côté […] On vient de me dire que Lance Armstrong avait terminé dernier à sa première course internationale... Maintenant, je sais ce que j’ai à travailler et j’ai encore quelques années devant moi, alors je ne vois pas ça de façon négative. »
Un an plus tard, Boily est tout aussi philosophe, mais un peu plus direct.
« C’est plate à dire, mais c’est en mangeant des volées que l’on devient bon. J’en ai mangé quelques-unes cette année, je peux le certifier, mais après, quand tu peux aller vite sur le vélo et réaliser une bonne performance, toutes ces volées sont oubliées. Tu repars à neuf pour être prêt à recommencer et être encore meilleur. »
En 2012, Boily pourra prendre part au Tour de l’Avenir pour une dernière fois.
Rédaction : Mathieu Laberge
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