Laury Milette

Comment je me prépare pour une course ?

Par Laury Milette

Comment je me prépare pour une course ?
Chacun(e) a ses habitudes, ses rituels. Ma routine est assez simple et je continue encore à l’améliorer . Jje dois quand même rendre crédit à mon copian Carson Miles, c’est lui qui m’a vraiment aidée à la peaufiner. Être dans une équipe à petit budget t’oblige à être plus autonome : tu ne peux rien tenir pour acquis, donc il faut arriver préparée. Ce qui était plus ou moins le cas l’an passé, car j’avais beaucoup plus de soutien. Et soyons honnêtes : je n'exécute pas toujours tout à la perfection. Il m’est déjà arrivé d’oublier une mes cuissards… ou même mes souliers. Mais je fais de mon mieux pour suivre ma routine, parce que ça fait vraiment une différence.

Avant de partir pour la course
Étape 1 – Préparation mentale
Je travaille étroitement avec la Dre Chantale Lussier cette année pour être dans le meilleur état d’esprit possible avant mes courses. Elle est d’un soutien incroyable et me remet toujours sur les rails quand je commence à dériver. On planifie généralement un appel avant mes plus grosses courses pour revoir mes objectifs et discuter des stratégies à adopter, selon le type d’épreuve, mes besoins et mon état du moment. Chaque course est différente et on se base aussi sur les débriefings précédents pour progresser.

C’est rassurant d’avoir quelqu’un à qui tu peux te confier entièrement, partager tes pensées, tes peurs. Ça me donne le sentiment d’être prête à me battre. Pas tant contre les autres, mais surtout contre les pensées négatives qui finissent toujours par ressortir.

Étape 2 – Vérification du vélo
Dans une petite équipe, on n’a pas beaucoup de ressources matérielles ou de personnel. Je dois m’assurer que mon vélo est en parfait état avant de partir, pour limiter le stress ou les réparations de dernière minute. Et il y a une règle d’or dans toutes les équipes : ton vélo doit être propre quand tu arrives sur une course.

Étape 3 – Faire ses bagages
Ah, c’est toujours un défi de faire ses bagages, surtout quand tu voyages avec ton vélo et que tu traverses un pays seule. Il faut être efficace, mais aussi prête à tout. Encore une fois, dans une petite équipe, tu es livrée à toi-même, alors tu dois faire preuve de créativité pour voyager léger tout en ayant tout ce qu’il te faut. J’apporte des vêtements plus chauds, une deuxième paire de souliers de vélo et de pédales. On n’a pas de massothérapeute, donc on doit s’occuper de notre récup soi-même. Pistolet à massage, crème de récupération, poudre protéinée, jus de cerises, etc. J’apporte aussi une bouilloire pliable super pratique pour cuisiner mes propres repas (gruau, œufs durs, sachets de riz). Il y a aussi toutes sortes de petits items qui facilitent ma préparation : du ruban pour la potence, des ciseaux, une mini bouteille de fixatif pour éviter que mes bas aéro glissent, des lingettes, des piles pour le capteur de puissance, une trousse de premiers soins, un Sharpie, etc.

Honnêtement, ça me brise le cœur de devoir laisser mon setup café à la maison parfois, mais quand je voyage seule, je dois donner priorité à l’équipement de course.

La veille de la course
Étape 4 – Faire ses devoirs sur le parcours
Étudier le parcours est une des étapes les plus importantes d’une bonne préparation. Le positionnement a un énorme impact sur la performance, alors tu dois savoir exactement à quels moments être bien placée. Parfois, on peut reconnaître le circuit à vélo, mais le plus souvent, j’utilise Veloviewer, une plateforme qui permet de charger un fichier GPX et de visualiser le tracé avec Google Street View.

Je prends mes propres notes : descentes techniques, virages serrés, mobilier urbain, etc. J’indique aussi les sprints intermédiaires et les GPM, car le peloton accélère souvent à ces endroits. Je note à quel moment je dois remonter : souvent 2-3 km avant le point-clé, ou plus tôt si la route devient étroite ou dangereuse. J’utilise le système d’étoiles de Carson : une à trois étoiles, selon l’importance du kilomètre. Je dois avouer que je suis beaucoup plus disciplinée cette année et ça a vraiment changé ma façon de courir.

Une fois arrivée sur place, je copie mes notes sur un ruban que je colle sur ma potence. Je mets toujours le parcours dans mon compteur au cas où il y a un problème et que je dois trouver le chemin par moi-même.

Étape 5 – Recharge glucidique #1
Je dis "numéro un", mais en réalité, il faut commencer à manger plus 1 à 2 jours avant la course, surtout pour les courses par étapes. La veille, je privilégie les glucides simples comme du riz nature ou des pâtes blanches, avec une source de protéines comme du poulet. Je réduis au minimum les légumes, trop riches en fibres, ils font retenir beaucoup d’eau, donc prendre du poids inutile. Parfois, l’organisation fournit les repas, donc on n’a pas toujours le choix, mais c’est souvent adapté aux besoins des athlètes.

Le jour de la course
Étape 6 – Recharge glucidique #2 et café
Le matin de la course, on prend le petit déjeuner au moins 3 heures avant le départ, donc on ajuste selon l’horaire. Je n’ai pas de déjeuner préféré, j’alterne entre gruau, riz ou toasts, selon ce que j’ai sous la main ou ce dont j’ai envie. J’apporte toutefois toujours avec moi une petite bouteille de sirop d’érable. J’inclus toujours un peu de protéines (comme des œufs), mais j’essaie de faire le plus de place possible aux glucides. Et bien sûr, je bois un café (ou deux).

Je finis littéralement dégoutée après quelques jours à me gaver. La quantité qu’il faut manger, sur le vélo et hors vélo, est assez impressionnante.

Étape 7 – Nutrition en course
Une fois sur place, je prépare mes bidons et mes gels selon la durée de la course. Je mets généralement 60g de glucides (mix Olway) dans chaque bidon. J’utilise les gels et gummies BetaFuel parce que j’ai sousvent de la misère à manger. Donc, quand je le fais, je veux que ce soit une bon rapport de quantité. Je prends aussi un gel caféiné pour la dernière heure. Mon objectif est de 90g de glucides par heure, mais j’ai encore du mal à tout consommer. Selon le profil du parcours, je pars parfois avec un seul bidon pour sauver 500g. Surtout si la course commence avec une bosse.

Étape 8 – Meeting d’équipe
On fait toujours un petit briefing avant chaque course pour revoir le parcours, les points clés et la stratégie. Chaque coureuse a un rôle défini selon son profil et ses forces, pour maximiser nos chances de gagner.

Étape 9 – Activation et échauffement
Si j’ai le temps, je fais une activation des hanches et des fessiers. Je ne ressens pas le besoin de faire un long échauffement avant une course sur route. Je profite du départ neutralisé pour dérouiller les jambes. Je préfère prendre le temps de relaxer et d’arriver tôt sur la ligne.

Étape 10 – Départ !
Selon le parcours, on peut s’aligner jusqu’à 30 minutes avant le vrai départ. Par temps très chaud ou très froid, cette attente semble interminable. Je suis toujours tendue et nerveuse à ce moment-là, mais une fois que le départ est donné, c’est parti!


Extrait de Jamais assez !, Laury Milette, 21 mai 2025


Page mise en ligne par

Consultez notre ENCYCLOPÉDIE sportive

nouvelles achat & entretien rouler au Québec hors Québec sécurité course cyclos montagne industrie quoi d´autre ?

veloptimum.net