Malade lors de la Roue Tourangelle, William Goodfellow n'a pu participer à la course.
Il a été recruté comme traducteur officiel de l'épreuve !
photo : Daniel Fertin

« Il y aura toujours une prochaine course... »

William Goodfellow fait de la course de vélo depuis 2002. Il a fait ses débuts avec les Espoirs de Laval puis il s'est joint à l'équipe André Cycle idCad pour sa dernière année chez les juniors en 2006. En 2007 il était avec l'équipe Volkswagen Trek. En fin de 2007 nous apprenions qu'il serait de l'équipe Calyon en 2008.

Il a effectivement fait des courses avec Calyon, au Tour de Belize et en Europe, dont Paris-Troyes. Récemment, l'équipe Calyon annonçait son alignement pour une série de courses américaines débutant avec le Athens Twilight Criterium. William n'en était pas, ni au départ du Grand Prix de Ste-Martine dimanche dernier. Nous l'avons rejoint pour prendre de ses nouvelles. Et avons appris ce qui suit.

« J'ai quitté Volks à l'automne dernier pour me diriger vers Calyon, seulement pour un calendrier de courses plus développé et plus international. Je pensais qu'une structure d'équipe organisée était quelque chose d'acquis pour une équipe continentale et j'ai vite réalisé que ce ne l'était pas.

En effet, il n'est pas la peine de se présenter à des projets internationaux si l'équipe n'a pas les moyens d'assurer un atmosphère propice à l'excellence. C'est comme tenter de jouer au hockey avec un balais. Pas de staff suffisant et des surprises constantes par rapport à l'équipement et à l'organisation.

Pour vous donner une idée, en avril nous n'avions pas encore décidé d'un calendrier et les vêtements d'équipe n'étaient pas rentrés, bien que nous courions depuis le mois de janvier. Bien difficile quand on y met tout notre temps et qu'on n'a même pas le respect de vous donner un cuissard à votre taille. Je suis un perfectionniste et j'en suis conscient, mais il m'est impossible d'abandonner mes valeurs d'excellence quand tout est mal géré et surtout mal planifié, surtout quand tu y mets tellement de temps et d'effort.

J'apprécie bien quand même le temps que les Vives investissent dans leur "équipe", mais pour moi ma relation avec Bernard s'est bien rapidement désagrégée. Pour moi, il était irrespectueux de ne pas engager de directeur sportif pour une équipe continentale qui était supposée être dirigée de manière objective (vous comprenenez bien les problèmes ou biais d'objectivité que cette relation père-fils peut entraîner).

Je ne suis pas un enfant gâté, comme on m'a déjà étiqueté. Je valorise le travail de la famille Vives, mais leurs efforts sont mal dirigés et surtout mal priorisés, ce qui cause beaucoup de soucis aux coureurs.

Je ne nommerai pas de nom, mais je comprends pourquoi plusieurs coureurs sont partis l'année dernière et pourquoi ce sera bien sûr la même chose en fin de saison (à l'exception des frères Vives, bien sûr).

Je crois que pour se présenter comme une équipe continentale, il faut au moins assurer un soutien des coureurs correct, ce qui ne fut surtout pas le cas en Europe ou lors de notre projet en Amérique centrale.

Je suis diplomate, et, à 20 ans, j'ai tenté de régler mes problèmes avec la direction lors de plusieurs rencontres pour lesquelles je me suis déplacé, mais quand il t'est impossible de discuter de manière civilisée, les problèmes ne sont jamais résolus.

Il m'était surtout bien irritant de voir que mon nom apparaissait bien peu sur les rapports de course de l'équipe quand j'oeuvrais de belle façon dans les courses, selon moi (référence au problème d'objectivité).

J'ai quand même fait quelques amis sur cette équipe, qui me resteront bien longtemps, et il y avait certaines bonnes personnes.

Quant à ma situation actuelle, ce printemps fut un citron bien surette. Je me suis retrouvé avec un dérèglement immunitaire, malade aux 3 semaines et j'ai dû être hospitalisé en France après de graves troubles intestinaux (j'ai dû mettre la croix sur le Roue Tourangelle).

La situation de l'équipe, ma situation de santé et l'impression que tout ce temps investit ne donne rien me forcent à ré-évaluer mes objectifs en vue de cette saison. Depuis un mois je passe d'un médecin à l'autre à la recherche de diagnostics qui commencent à faire surface. La deuxième moitié de saison sera bien sûr mon seul objectif, une fois que je vais pouvoir ré-enfourcher le vélo, après un repos forcé d'un mois. J'ai déjà contacté plusieurs équipes, dont mon ancien employeur Josée chez Volkswagen. Je compte revenir et évoluer dans leur structure dans les prochaines années parce qu'elle est établie et surtout très fiable depuis plusieurs années.

Ne vous trompez pas j'aime encore le vélo et ma passion, bien que calmée, n'est pas disparue. J'ai obtenue ma libération de l'équipe Calyon et je vais revenir dans le petit monde du vélo québécois dans quelques semaines, mais, pour le moment, je me permets de remettre les priorités à la bonne place et surtout de m'entourer de gens auxquels je peux faire confiance. Déception oui, mais il y aura toujours une prochaine course... »


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