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Bien avant que nous soyons tous confinés à résidence, des gens émettaient des doutes quant à la présentation des Jeux olympiques de Tokyo. Bien entendu, on me posait la question : « Va-t-il y avoir des Jeux à Tokyo cet été ? ». Et depuis que nous sommes terrés chacun dans nos maisons, on me partage des textes sur Facebook indiquant que plusieurs voudraient que le CIO annule ou remette les JO de Tokyo au plus vite.
Mon point de vue ? Minute !!!
Pourquoi ne pas utiliser la COVID-19 pour innover ? Pour sortir de la boîte ? Pour penser autrement ? Pour planifier autrement ? Les Jeux sont dans quatre mois. Si la situation mondiale continue de régresser pendant encore plusieurs semaines, il faudra logiquement remettre les JO à plus tard pour ne pas faire voyager des gens de partout dans le monde vers Tokyo et, ensuite, renvoyer dans tous les pays du monde des gens qui se seraient côtoyés de très près pendant deux-trois semaines. Logique. J’achète.
Mais si la situation mondiale devient contrôlée, pourquoi ne pas justement célébrer la fin de la COVID-19 ? Quel plus beau symbole d’une victoire planétaire que de voir nos plus belles jeunes femmes et nos plus beaux jeunes hommes se donner à fond devant les caméras ? Le monde entier célébrerait une grande victoire commune.
Ce que plusieurs disent actuellement est que les athlètes ne peuvent pas s’entraîner de façon optimale dans le moment. C’est tout à fait vrai. Mais c’est justement là qu’il faut être innovateur. Au lieu de fermer l’Institut national du sport du Québec (INSQ), on pourrait y confiner nos athlètes de pratiquement tous les sports olympiques d’été. On pourrait aussi le faire au Complexe sportif Claude-Robillard (CSCR). Tous nos athlètes olympiques ont l’habitude de se retrouver quelque part sur la planète pour des camps d’entraînement, où ils ne visitent que leur lieu d’entraînement et des dortoirs ou chambres d’hôtel.
Depuis plus d’une semaine, les gymnases, piscines, salles de combat, salles de musculation, ainsi que les salles de traitements de santé de l’INSQ et du CSCR sont fermés. Fermés autant au public qu’à nos athlètes olympiques. Pourquoi ne pas y « cloîtrer » nos athlètes, entraîneurs et thérapeutes pendant les deux prochains mois. L’idée paraît folle, mais tous ces intervenants seraient heureux de passer un test COVID-19 pour gagner le droit d’aller « s’emprisonner » afin de s’entraîner sans stress et de côtoyer les gens des autres sports au quotidien. Tout le monde y gagnerait. Et pour parler à papa, maman ou le conjoint, le téléphone ou la tablette font l’affaire du CSCR ou d’un camp d’entraînement en Autriche ou au Chili. Et s’il y a un problème majeur, on ouvre simplement la porte de sortie et on rentre à la maison.
Agir de la sorte ne serait même pas innovateur puisque, dans un tout autre contexte, les Allemands de l’Est le faisaient il y a 50 ans. Et si dans deux mois, le CIO n’a d’autre choix que d’annuler les JO de Tokyo, nos athlètes auraient vécu une période deux mois archi-enrichissante à côtoyer leurs compagnons d’infortune, pratiquant des sports variés.
Et c’est drôle, en message privé, pour ne pas se faire crucifier, un entraîneur olympique m’a écrit qu’il n’était pas d’accord avec les lanceurs de pétition pour l’annulation ou le report des Jeux de Tokyo. Il prône la patience.
Vendredi soir, il y a deux jours, ma mère de 86 ans, seule chez elle, a logé un appel de groupe sur Messenger pour parler à tous ses enfants, conjoints(e) et petits enfants sur sa tablette. Une situation grandement innovatrice pour elle !
Dans la semaine, j’ai participé à une réunion électronique qui me paraissait normale, mais qui était toute une expérience pour un des participants, un homme aux cheveux blancs plus proche de la nature que des ordinateurs. Il a vécu une innovation.
Aujourd’hui, notre ministre de l’Éducation Jean-François Roberge annonçait qu’il y aurait peut-être une forme d’enseignement électronique pour nos jeunes. Pourquoi ne pas innover ? Pour nos jeunes de 6-7 ans, pourquoi pas une dictée amusante lue par un personnage de Passe-Partout ? Pour nos gars de 15-17 ans, qui décrochent trop, pourquoi pas une dictée lue par Chantal Machabée ou un cours d’anatomie donné par Laurent Duvernay-Tardif ?
Au lieu de vouloir annuler les JO au plus vite, pourquoi ne pas innover ?
Je me suis fait rabrouer cette semaine parce que j’ai écrit que globalement, pour l’humanité, la COVID-19 sera somme toute une superbe expérience positive. Qu’on se comprenne bien, je suis employé d’un petit OBNL et mes payes sont assurées pour très peu de temps; Manon est travailleuse autonome et ses deux types de revenus (cours d’Aqua-forme et massothérapie) sont à zéro; notre maigre portefeuille de REER a fondu comme les vôtres; la valeur de notre maison a sûrement planté aussi et nous n’avons pas de fond de pension. La COVID-19 n’est pas du tout un cadeau pour nous. Loin de là.
Mais je persiste et signe : globalement, pour l’humanité, la COVID-19 sera bénéfique.
Il faut sauter sur l’occasion pour innover; pas pour crier aux annulations quatre mois à l’avance. »
Daniel Aucoin, facebook, 22 mars
Parmi les nombreux commentaires reçus d'amis facebook :
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Il me semble qu'il manque plusieurs variables dans ton équation menant au maintien des J.O. de Tokyo. Même avant que le Canada et l'Australie aient annoncé qu'ils n'enverraient pas leurs athlètes à Tokyo. Comment fait-on pour les qualifications en vue des J.O. alors qu'on apprend que seulement 55% des athlètes sont qualifiés?
Moi j'ai l'impression que ce qui se passe en coulisses, c'est la situation décrite par notre ami Jean Gosselin, à savoir que le C.I.O. attend que plusieurs pays ou fédés internationales aient pris position pour reporter les J.O. de Tokyo afin de pouvoir dire aux grandes compagnies d'assurances de ce monde que si les Jeux de Tokyo sont annulés, ce n'est pas la responsabilité unique du C.I.O. mais que c'est une décision qui est devenue incontournable à cause de tous les désistements. »
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