OPINION

Environnement, consultation, développement durable : ce sont des termes bien vendeurs en ces temps de campagne électorale. Malheureusement, lorsque vient le temps de passer de la parole aux actes, force est de constater qu’encore et toujours, l’automobile et le développement immobilier anarchique pèsent plus lourd dans la balance que les amateurs de plein-air.

Le 19 octobre dernier, des décideurs ont statué que la rue d’un futur développement immobilier traverserait le Parc linéaire du P’tit train du Nord au kilomètre 28,5. Étaient présents à cette rencontre : le promoteur du développement résidentiel, des représentants du Ministère des transports du gouvernement du Québec, le député de Bertrand, M. Claude Cousineau et le préfet de la MRC des Pays-d’en-Haut, M. Charles Garnier. Mme Lucie Lanteigne, Directrice générale de la Corporation du parc linéaire du P’tit Train du Nord, n’a pas été invitée.

Le fait qu’elle avait déposé au Ministère des transports une pétition de 830 noms qui s’objectait à une nouvelle traverse explique-t-il pourquoi la directrice du parc n’a pas été invitée ? J’espère que non, sauf que cette rencontre laisse la désagréable impression que les dés étaient pipés d’avance. Avez-vous déjà skié entre Prévost et St-Jérôme ? Pour ma part, je n’y vais plus, car je suis tanné de constamment enlever mes skis pour traverser la dizaine de rues qui empiètent sur le Parc linéaire. Imaginez maintenant lorsque je skie avec ma fille en la tirant dans son traîneau.

« Qu’est-ce qu’une traverse routière de plus peut bien changer ? » me direz-vous.

C’est une cicatrice supplémentaire dans un parc qui est une attraction majeure dont se sert Tourisme Laurentides pour inviter les visiteurs dans notre région. Le Parc linéaire du P’tit train du Nord est utilisé par des milliers de résidents et touristes, et ce douze mois par années.

À l’émission « Autrement vu », diffusée le vendredi 23 octobre au réseau Cogeco, un membre de la Chambre de commerce de Ste-Adèle commentait les résultats d’un sondage qu’elle avait commandé. Les premières raisons invoquées par les touristes qui nous rendent visite étaient les paysages, les grands espaces et les activités de plein air.

Et que faisons-nous de notre côté ? Nous charcutons petit à petit un de nos principaux attraits touristiques.

Pourquoi le futur développement immobilier ne se fait-il pas seulement du côté Est de la piste du P’tit train du Nord, sans que celui-ci ne soit à nouveau amputé ? Est-ce parce que les terrains situés entre la rivière et le P’tit Train du Nord rapporteront plus de taxes ? Est-ce une question de temps avant que le tronçon qui relie Ste-Adèle à Val-Morin ne soit à son tour morcelé comme c’est le cas à Prévost ?

Mathieu Laberge
Ste-Adèle

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