14 mars 2009

Alex Harvey fait "quasiment peur" à son célèbre père

Des articles de Martin Smith

« Ça fait quasiment peur de voir ça ! Je me demande jusqu’où le potentiel d’Alex va le mener. Je ne sais pas où sont ses limites… »

Pierre Harvey est bien placé pour parler de la médaille de bronze du 50 km classique remportée samedi à Trondheim, en Norvège, par Alex… Harvey.

D’une part, il est son père et était présent à Whistler quand fiston a fait son premier podium en Coupe du monde, lors d’une épreuve de sprint par équipe à la mi-janvier. « Je n’en revenais pas, a dit Harvey père samedi soir. C’était gros, mais Trondheim, c’est au moins quatre fois plus important en termes de prestige… »

Étonnamment, il y a 21 ans, à cinq jours près, Pierre Harvey décrochait la médaille d’or du 50 km patin lors du 100e anniversaire de la prestigieuse Coupe du monde de Holmenkollen… en Norvège.

Une énorme différence entre les deux exploits réside dans le fait que le père était à cinq jours de célébrer son 27e anniversaire de naissance et a pris sa retraite peu après, alors que son fils Alex a 20 ans depuis septembre dernier et en est donc aux premiers balbutiements d’une carrière qui s’annonce exceptionnelle.

« Je me rappelle d’un seul fondeur qui a commencé à un aussi jeune âge à monter sur des podiums en Coupe du monde, en championnat du monde et aux Jeux olympiques. C’était le Suédois Gunde Svan qui a dominé le ski de fond à la fin des années 1980. J’ai pensé à lui quand j’ai appris qu'Alex venait de finir troisième à Trondheim. Faire ça en classique et contre les Norvégiens chez eux, c’est énorme ! »

"Il ne s'énerve jamais"
Les fondeurs atteignent habituellement leur plein potentiel vers la fin de la vingtaine. Le ski de fond de compétition de haut niveau est en effet un sport qui demande beaucoup de connaissances techniques, une excellente expertise stratégique en plus d’une capacité cardiovasculaire hors du commun.

Or, ce samedi, Alex Harvey prenait part à sa première épreuve de 50 km sur le circuit senior de Coupe du monde et était le deuxième plus jeune fondeur parmi les 60 inscrits. Les deux autres jeunes de 20 ans, le Norvégien Holund et le Suédois Modin, ont terminé respectivement aux 34e et 39e rangs.

Par ailleurs, le Finlandais Sami Jauhojaervi et l’Allemand Tobias Angerer, les deux fondeurs ayant fini devant Harvey, ont respectivement 27 ans et 31 ans. Quant au Russe Maxim Vylegzhanin, qui a dû se contenter du 4e rang avec un infime retard de 1,5 seconde sur Harvey, il est âgé de 26 ans.

« Alex a acquis un énorme bagage d’expérience en participant deux fois au championnat du monde de vélo de montagne, souligne son père. En plus, il est toujours relaxe et a une énorme confiance en ses moyens. C’est étonnant pour son âge mais il ne s’énerve jamais. Pour lui, toutes les compétitions sont pareilles. Ce n’est pas parce que c’est une Coupe du monde qu’il va se mettre à stresser. »

Après les cérémonies d’usage hier à Trondheim, le fils a appelé son père à Saint-Ferréol-les-Neiges.

« Alex m’a dit qu’il s’était senti bien, dans une bonne journée, a-t-il raconté. Il n’a donc pas hésité à aller seul en avant pendant dix kilomètres. Il était vraiment dedans. »

Vingt ans plus tard, le nom Harvey refait son apparition dans les podiums de Coupe du monde. Et cette fois-ci, il risque de ne pas disparaître avant de nombreuses années…

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