Facteurs de refroidissement du vent |
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - température ambiante de l'air en degrés Celsius
VITESSE (km/hre) |
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-38 |
-46 |
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-66 |
-74 |
-82 |
-91 |
-98 |
dangereux : |
très dangereux : |
6 février 2000
INDIANAPOLIS
Le facteur de refroidissement éolien, un terme utilisé si fréquemment par les météorologues à la télévision que même les enfants savent ce dont il s'agit, est en fait plutôt nébuleux, estiment certains experts.
Ilss soutiennent que le facteur exagère l'intensité du refroidissement de l'air sur la peau nue. Ils estiment donc que le temps est venu d'élaborer une nouvelle formule pour prévoir le risque de gelures et d'hypothermie.
Maurice Bluestein, professeur de génie mécanique à l'Université Purdue, à Indianapolis, s'est fait le porte-parole d'une campagne menée auprès du Service métrologique national des États-Unis, visant à faire adopter une nouvelle mesure du refroidissement. Il considère que l'indice, qui a été formulé à partir des recherches faites par l'Armée américaine dans les années quarante, est fondé sur des données scientifiques erronées.
Selon la température de l'air et la vélocité du vent, le facteur de refroidissement éolien est en fait de 10 à 15 degrés plus froid qu'en réalité, affirme-t-il.
D'autres spécialistes et lui sont d'avis que le facteur de refroidissement éolien peut desservir les gens en les persuadant qu'ils peuvent supporter un froid extrême en toute sécurité. Le plus souvent, disent- lis, cela incite les gens à rester à l'intérieur quand ils pourraient sortir sans crainte et entraîne des fermetures d'établissements scolaires et d'entreprises sans aucune nécessité.
De nombreux chercheurs ont critiqué le facteur au cours des années, mais M. Bluestein et un groupe d'experts en thermodynamique étudieront plusieurs indices différents qu'ils ont mis au point au cours d'une rencontre de l'American Meteorological Society à Asheville (Caroline du Nord) en mai dernier. Leur but est de persuader le gouvernement de créer un nouvel indice valable pour le froid et la chaleur.
Le facteur de refroidissement éolien combine la température de l'air et la vitesse du vent pour obtenir une lecture de la température qu'on ressent effectivement à l'extérieur.
Lee chercheurs de l'Armée ont mis au point la base du facteur de refroidissement éolien actuel dans les années quarante pour aider la direction des Armées à concevoir des vêtements chauds pour les soldats.
Bien qu'il mesure censément la rapidité avec laquelle la peau humaine perd sa chaleur quand elle est exposée au vent, l'indice est fondé sur des tests effectués dans l'Antarctique en utilisant des cylindres de plastique remplis d'eau pour mesurer la rapidité à laquelle l'eau gèle à des températures de l'air et des vélocités du vent différentes.
Mais une tasse d'eau n'est pas, tant s'en faut, une bonne représentation du corps humain qui produit de la chaleur, de dire M. Bluestein. Sans compter qu'alors que la température de l'air est mesurée au niveau du soi, la vélocité du vent est mesurée à environ 10 mètres au-dessus du sol, où les vents sont plus rapides.
Le facteur actuel, par ailleurs, ne tient pas compte des autres variables, notamment le fait que l'ensoleillement les jours froids et venteux peut faire une grande différence.
Il n'est toutefois pas question de changer pour le moment le facteur actuel adopté en 1973, malgré son imprécision.
dans géographica (encarté dans L'Actualité) de novembre-décembre 2001 :
L'institut de médecine environnementale du Canada est à réviser le fameux facteur éolien dont les annonceurs météo nous rebattent les oreilles pour exagérer le degré de froid et chercher de nouveaux records. On sait que plus la vélocité du vent est élevée, plus l'eau (ou la peau) perd rapidement de sa chaleur et gèle vite. Mais les tests n'avaient jamais été faits sur des êtres humains. Avec un vent de 20 km/h, - 10 degrés équivalaient à -21 selon l'ancien indice, à seulement - 14 d'après le nouveau.
dans les LETTRES DES LECTEURS de La Presse, 18 février, 2000
On ne se fie plus à notre bon vieux thermomètre et nous avons perdu le réflexe de mettre le nez dehors pour évaluer le temps qu'il fait et décider de l'activité de la journée. En réalité, au dire des chroniqueurs météo, le seul saint auquel il faut dorénavant se vouer pour profiter de notre hiver, c'est le facteur vent. Or, à les croire, on serait tenté de rester dans nos foyers à attendre que l'hiver passe.
Pourtant, notre climat, au dire des spécialistes, se réchauffe annuellement, de sorte que les hivers d'antan ne seront bientôt qu'un mauvais souvenir. Serions-nous sur le point de renier notre gros bon sens pour confier à d'autres le soin de dicter nos actions quotidiennes ? Avons-nous perdu notre habileté à évaluer par nous-mêmes notre capacité d'endurer le froid et le vent ? P> Devant l'ampleur du phénomène des « preachers du temps », les marchands d'activités extérieures sont désarmés et impuissants. Ils demandent simplement aux chroniqueurs météo de nuancer leurs prévisions et d'inviter la population à se faire sa propre idée. Ce serait bien sûr admettre publiquement que, de temps en temps, ils peuvent se tromper. Et puis après.
Le dimanche 7 février dernier fut une journée exceptionnelle. Tous les ingrédients étaient réunis pour que l'ensemble des terrains d'activités extérieures soient remplis à pleine capacité : du soleil et une température variant autour de -7c. En réalité, très peu de gens en ont profité. Ils sont restés à la maison pour la simple raison que, depuis 48 heures, les médias annonçaient un froid sibérien pour cette journée. Un bien triste bilan et des pertes énormes pour notre industrie en particulier.
Une chose est sûre : plus on joue dehors, moins on a froid. Et lorsqu'on sait que la technologie nous offre dorénavant des vêtements légers et efficaces, on se demande d'où vient cette paranoïa du froid québécois. Il y a des touristes étrangers qui paient très cher pour vivre nos hivers.
Charles Désourdy,
président,
Association des stations de ski du Québec
À lire également : Le facteur « ridiculien »
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