En plein hiver, quand la neige se transforme en pluie dans la métropole, il arrive souvent qu'elle tombe à gros flocons dans les Basses-Laurentides ou en Montérégie et qu'elle s'accumule à Val-David ou à Saint-Adolphe-d'Howard.

C'est que ces deux localités sont situées dans la snow belt, un secteur au nord de Montréal où la neige a tendance à tomber davantage. On y trouve souvent les meilleures conditions pour le ski de fond ou la raquette de montagne. C'est aussi là que la saison semble la plus longue.

Origines
Expression bien connue des skieurs des Laurentides, la snow belt pourrait maladroitement se traduire par ceinture de neige ou par zone enneigée. Il ne semble pas y avoir d'expression équivalente en français, ce qui s'explique vraisemblablement par le fait que le ski a d'abord été pratiqué par les anglophones.

C'est du moins la raison avancée par le chroniqueur de ski Guy Thibaudeau. « Autrefois, les Canadiens français n'avaient pas l'argent pour se rendre skier dans les Laurentides, ajoute-t-il. Mais les anglophones, eux, y allaient, même si, avant l'usage de l'automobile par tout le monde, un skieur était considéré comme un aventurier. »

Où est-ce ?
Par tradition, l'expression snow belt est restée. D'ailleurs, on parlait déjà de ce phénomène quand Guy Thibaudeau a commencé à faire des chroniques de ski en 1968. S'il y en a un qui est bien placé pour décrire la zone comprise dans la snow belt, c'est bien lui.

Ainsi, fort de ses 35 ans d'observations sur les conditions de ski, il la décrit ainsi, du sud vers le nord: « La snow belt débute à Morin- Heights, Sainte-Adèle et Mont-Rolland, pour comprendre Montfort et Saint-Adolphe-d'Howard (à l'ouest, ainsi que Val-Morin, Val-David et Sainte-Agathe-des-Monts.

« Ajoutons aussi le parc national du Mont-Tremblant et le flanc nord du mont Tremblant tout en excluant le flanc sud, nettement moins enneigé, précise le chroniqueur de ski. Il y a aussi moins de neige à Saint-Faustin et à Saint-Jovite (situés entre Sainte-Agathe-des-Monts et le parc), ces secteurs ne faisant pas partie de la snow belt. »

Bref, la snow belt se trouve en plein coeur des Laurentides. Les montagnes ont beau ne pas être bien grosses, leur concentration et leur altitude semblent suffisantes pour favoriser des précipitations de neige.

« La chaîne des Laurentides, qui s'étire de l'Ontario jusque dans la région de Charlevoix et la Côte-Nord, s'élève à une altitude moyenne de 300 à 400 mètres au-dessus du niveau de la mer (et donc du Saint-Laurent), souligne Éric Normandeau, naturaliste au parc du Mont-Tremblant. Dans le parc, l'altitude varie autour de 500 à 600 mètres. »

La snow belt s'étend aussi vers l'est, soit dans la région de Lanaudière, comprenant entre autres Saint-Donat, Saint-Côme et Saint-Jean-de-Matha.

Le chevreuil : indice vivant
À mon humble avis, un des meilleurs indices du phénomène de la snow belt, c'est la présence moins importante du chevreuil. Plus la neige s'accumule, moins il y a de chevreuils. Autrement dit, ce cervidé est moins abondant dans les montagnes du nord de Montréal que dans les zones basses aux abords de la plaine du Saint-Laurent ou dans la dépression située au sud de Tremblant.

Contrairement à ce qu'on croit, le chevreuil est un animal du Sud, comme le démontre sa très grande abondance dans l'est et le sud des États-Unis. Bas sur pattes et muni de sabots étroits, il risque de mourir de faim et d'épuisement dès qu'il s'enfonce à plus de 50 cm dans la neige. Il s'agit du seuil critique estimé par les biologistes de la faune.

Des chevreuils peuvent toujours arriver à survivre en se regroupant, pour marcher dans leurs propres sentiers (ce qu'on appelle un ravage), mais ils sont habituellement plus nombreux dans les régions moins enneigées.

D'autres pistes, d'autres suggestions

Skier sous les étoiles
Les parcs-nature de la Ville de Montréal sont ouverts certains soirs pour le ski de fond. Les sentiers sont alors éclairés aux flambeaux.

La balade se déroule sous la supervision de patrouilleurs qualifiés. Lors de l'après-ski, on déguste une boisson chaude auprès d'un feu de foyer.

Le vendredi, l'activité a lieu à la Pointe-aux-Prairies et au Bois-de-l'Île-Bizard. Le samedi, on peut aller à Cap-Saint-Jacques ou à l'Île-de-la-Visitation (le seul parc où il n'y a pas de foyer).

Réservations requises.

Parcs-nature : (514) 230-PARC, www.ville.montreal.qc.ca/parcs-nature

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