10 octobre 2007


En une du journal
photo : Karl Tremblay

Le juge Beaulieu la semonce

Deux ans de purgatoire attendent Myriam Bédard

Myriam Bédard ne retournera pas en prison, mais le juge Jean-Claude Beaulieu l’a néanmoins secouée en lui suggérant qu’elle avait «besoin d’aide», compte tenu de son comportement et de son témoignage devant le tribunal.

Éric Thibault

La championne olympique s’est vu accorder, hier, une absolution conditionnelle à une période de probation de deux ans, pour avoir enlevé sa fille pendant 11 semaines à Washington, privant ainsi le père (Jean Paquet) de ses droits d’accès à l’enfant de 12 ans en contravention d’une ordonnance de garde. La double médaillée d’or des Jeux de Lillehammer ne traînera donc pas de casier judiciaire si elle respecte les conditions que le juge lui a imposées durant cette période.

En plus de respecter la loi, elle ne pourra voyager à l’étranger d’ici deux ans puisqu’elle a dû se départir de son passeport et ne pourra en obtenir d’autre avant la fin de sa probation. De plus, celle qui trouve que les cibles en biathlon sont trop faciles à atteindre (voir autre texte) devra aussi remettre toute arme à feu dont elle est propriétaire à la police et s’en passer pendant deux ans.

Pas besoin d’être psychiatre...
Ce n’est toutefois pas la peine qu’il a infligée à l’ex-biathlète de 37 ans, mais plutôt le «diagnostic» qu’a posé le juge Beaulieu sur la principale intéressée qui a surpris tout le monde dans la salle d’audience.

« Concernant votre comportement et votre attitude pendant le procès et lors de votre témoignage, il ne fait aucun doute pour le Tribunal que, sans être psychiatre, ni psychologue, ni médecin, vous présentez les caractéristiques d’une personne qui a besoin d’aide. Si vos proches sont convaincus qu’il y a lieu de vous protéger contre vous-même, un recours juridique est prévu à cet effet », lui a lancé le magistrat en la regardant dans les yeux.

Il lui a rappelé que le jury qui l’a déclarée coupable n’avait « manifestement pas cru votre version et celle de (son conjoint actuel) Nima Mazhari, qui étaient pour le moins invraisemblables ».

Le juge Beaulieu a aussi invité l’ex-résidante de Loretteville à considérer que ses parents (à qui elle n’a pas adressé la parole depuis plusieurs années), sa sœur, son frère et son ex-conjoint « ne demandent qu’à vous aider ».

Le juge s’est aussi permis, « au nom de ceux et celles qui recherchent l’intérêt, la sécurité et le bien-être de l’enfant », de lui rappeler ce que lui disait Jean Paquet dans un courriel du 17 novembre 2006, pendant que Myriam Bédard était à Washington avec sa fille et Nima Mazhari pour combattre le «terrorisme bureaucratique canadien» : « (...) tu peux aller où tu veux, mais n’emporte pas (notre fille) dans ton sillon nébuleux. (Elle) a besoin de stabilité, (et) d’être dans un environnement sain ».

Aucun remords
Le magistrat a estimé qu’une absolution conditionnelle n’allait pas à l’encontre de l’intérêt public, compte tenu des 14 jours d’incarcération déjà purgés par Myriam Bédard dans un pénitencier du Maryland après son arrestation (le 22 décembre 2006), qu’elle n’a jamais été condamnée auparavant et qu’elle a fait l’objet d’une importante couverture médiatique. Il a cependant noté que la résidante de Brossard n’a jamais exprimé le moindre remords ou regret face à ses agissements, rejetant plutôt la faute sur son ex-conjoint.

Étonnamment souriante, Myriam Bédard est sortie en coup de vent du palais de justice de Québec avec Nima Mazhari. Son avocat, Me John Pepper, a mentionné qu’elle était « contente de ne pas être incarcérée, mais déçue de ne pas avoir eu l’absolution inconditionnelle demandée », ajoutant que l’affaire était loin d’être finie. Pour la poursuite, Me Josée Lemieux, qui demandait une peine de détention pouvant être purgée dans la collectivité, a dit respecter la sentence rendue.


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Guy Maguire, webmestre, info@veloptimum.net
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