La course cycliste sur route est un sport assez particulier. Sans doute le seul où des adversaires doivent souvent s'entraider pour triompher. Étonnant non ?

Michel Thibault

Pour comprendre la base fondamentale de la course à vélo, il faut lever les yeux vers le ciel au printemps. On aperçoit alors des outardes formant un "V". Les volatiles en tête affrontent le vent et forcent beaucoup plus que ceux qui les suivent. Ainsi, pour parcourir de grandes distances, les oiseaux migrateurs vont tirer en avant pendant un bout puis relaxer à l'arrière à tour de rôle.

Le même principe s'applique à vélo. Sur la route, un cycliste en tête de file dépense 15 % plus d'énergie que celui qui suit dans sa roue. C'est grâce à ce phénomène que la course devient un sport d'équipe.

Pourquoi des adversaires doivent-ils parfois s'entraider ? Explications.

Les participants à une course démarrent tous en même temps. C'est le peloton. Et un peloton de 40, 50 ou 100 cyclistes ensemble, c'est très fort. Fausser compagnie au groupe, ce n'est vraiment pas évident. Une personne seule ne peut pas y arriver. Pour se lancer devant, il faut être ferré et user de stratégie.

Quand ils estiment que les conditions sont favorables, des membres d'une équipe mettent la pédale dans le tapis ensemble et foncent devant le peloton en espérant le semer. La plupart du temps, des adversaires leur emboîtent le pas. Ce groupe de fuyards s'appelle une échappée.

Pour ne pas se faire rattraper par le peloton, les coureurs en échappée vont s'entraider en prenant la tête du groupe, en tirant à tour de rôle, même s'ils sont des adversaires, comme des outardes.

Cependant, il n'est pas question d'attendre les plus faibles. Si un coureur ralenti ou ne tire pas, ses acolytes l'abandonnent derrière.

À l'approche du fil d'arrivée, ceux qui tiennent toujours bon dans l'échappée règlent leurs comptes avec un sprint.

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