Fabiana Luperini n'était pas revenue à Montréal depuis sa deuxième place à la Coupe du monde de 2000. La championne italienne n'aime pas trop l'avion et elle préférait rester tranquille à la maison afin de préparer le Giro féminin, disputé fin juin. Cette année, les patrons de son équipe ont insisté. Ils ont eu raison.
Luperini, de la formation Menikini-Selle Italia-Gysko, a remporté la 10e épreuve de la Coupe du monde de cyclisme féminin, disputée devant une foule décevante, hier après-midi, autour du mont Royal.
Après 3 heures 7 minutes et 35 secondes de course, l'Italienne de 33 ans a facilement devancé au sprint sa complice d'échappée, l'Américaine Mara Abbott (Webcor Builders). Gagnante de l'an dernier, l'Allemande Judith Arndt (T-Mobile) a dû se contenter du troisième rang, à 57 secondes de Luperini.
« Je suis très contente car en partant de l'Italie, je me suis souvenue de cette deuxième position (en 2000). Cette fois, je voulais gagner », a déclaré Luperini, dans un anglais approximatif, quelques secondes après avoir franchi la ligne d'arrivée, tracée sur l'avenue du Parc, en face de la statue de Sir George-Étienne Cartier, le nouvel ami des graffiteurs.
Partir de loin
Après une première moitié de course passablement animée, Luperini a profité d'un moment de flottement au milieu de la huitième des 11 montées de Camilien-Houde pour placer son attaque gagnante.
« C'est ce que je voulais faire, partir de loin, à 30-40 kilomètres de l'arrivée. C'est la façon dont j'ai l'habitude de gagner mes courses », a expliqué Luperini, qui avait expérimenté un scénario semblable en 2000, marqué par la victoire de sa coéquipière Pia Sundstedt.
La Française Edwidge Pitel, 39 ans, a été la première à boucher le trou créé par Luperini, suivie d'Abbott, 21 ans, qui disputait sa première Coupe du monde à vie.
Trop heureuse de se retrouver sous les feux de la rampe, Abbott a en rajouté une couche lors de la montée suivante, ce qui a été fatal à Pitel. La Française n'a jamais été en mesure de revenir sur le duo de tête, pas plus que le groupe des favorites, occupées à se marquer l'une l'autre.
À sa deuxième saison seulement sur un vélo, Abbott s'est cependant fait mystifier par Luperini au sprint. « C'était 16 mois d'expérience pour Mara contre 16 ans pour Luperini !» a souligné Christine Thorburn, coéquipière d'Abbott.
Fin seule dans la tente protocolaire après la course, Abbott a bondi sur place à quelques reprises, comme pour mater sa joie et son étonnement.
Précisons qu'Abbott est avant tout une nageuse de 1500 mètres libre. « Pas très bonne, soyons clair. Je nage parce que j'aime ça », a-t-elle insisté. Originaire de Boulder, au Colorado, elle s'est mise au vélo en 2005 parce que sa saison de natation était finie et qu'elle s'ennuyait.
Abbott s'est illustrée plus tôt cette année en remportant une étape de la classique Redlands et le classement général du Tour de Gila, deux courses de moindre envergure présentées aux États-Unis.
« C'est ma première course internationale et je me retrouve sur le podium. C'est absolument ridicule ! C'est au-delà de mes espérances », exultait la pétillante jeune femme.
Preuve de son inexpérience, Abbott n'avait aucune idée du statut de Luperini en dépit de son maillot distinctif de championne nationale. Abbott ne s'est donc pas méfiée. Luperini a d'ailleurs loué le boulot abattu dans les montées par celle qu'elle méprenait pour une Canadienne.
« J'ai peut-être fait trop de travail, mais je ne savais pas trop à qui je me frottais, a reconnu Abbott. Je ne savais pas à quel point elle était forte. En fait, je ne savais pas ce que je faisais ! »
Faible foule
Arndt, elle, avait un plan bien précis quand elle s'est détachée d'un groupe de sept coureuses dans la dernière descente, devant le cimetière Notre-Dame-des-Neiges, où les pierres tombales sont presque cachées par l'herbe haute, conséquences d'un lock-out qui s'étire.
« Je l'avais en tête depuis le début, mais il aurait d'abord fallu revenir sur les deux filles de tête », a constaté l'Allemande, résignée. Cette dernière a surmonté une chute dans le dernier virage pour conserver sa troisième place : « Je suis tombée par moi-même. Ne le dites à personne, c'est embarrassant. »
La nouvelle ligne d'arrivée - sur l'avenue du Parc plutôt qu'au sommet - a créé une course « plus agressive que les années précédentes », a constaté Arndt, jugeant que « ce parcours est peut-être meilleur avec ce finish sur le plat ».
Malheureusement, peu de gens ont pu le constater. Le nouveau lieu de départ/arrivée a permis d'attirer quelques centaines de personnes pour la cérémonie protocolaire en fin d'après-midi, mais jamais n'avait-on vu si faible foule dans la montée Camillien-Houde. On était loin des milliers de spectateurs des belles années de Lyne Bessette et Geneviève Jeanson. Tendance à la baisse ou simple cahot dans la route ?
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