Le cycliste de Hull trouvé coupable d'avoir utilisé des stéroïdes anabolisants
François Béliveau
Le coureur cycliste de 26 ans Éric Lyman, de Hull, a été suspendu pour quatre ans à la suite d'un double test positif. Le jeune homme, qui portait les couleurs du club des Espoirs-Laval, a été trouvé coupable d'avoir utilisé des stéroïdes anabolisants, après un test inopiné du centre canadien de l'éthique sportive.
« Nous attendons la confirmation de l'Association canadienne. C'est sous toute réserve qu'on en parle, disait hier le directeur général de la Fédération québécoise des sports cyclistes, Pierre Thibeau. La contre-expertise, il y a quelques jours, a prouvé que Lyman a eu recours à des substances interdites. Il ne pourra jouer aucun rôle ces quatre prochaines années. Il sera carrément hors du sport. Au Canada, on ne fait pas de cadeau. Ce n'est pas l'Italie ici ! »
La confirmation est quand même venue d'Ottawa hier soir quand La Presse a joint chez lui Pierre Hutsebaut, directeur des programmes de compétitions de l'Association cycliste canadienne.
« Éric a assisté à la contre-expertise et il a décidé de mettre fin à sa carrière. Il poursuit sa maîtrise en littérature et se lance dans un projet de recherche à l'Université du Québec à Hull, précise Hutsebaut. C'est un homme articulé qui, à temps partiel, enseigne le français en Outaouais. »
Selon Pierre Thibeau, il ne s'agissait pas de sa première offense. « Il avait déjà écopé d'une suspension de six mois il y a quelques années, pour avoir pris un certain sirop. C'était mineur cependant. De tels cas sont assez rares au pays. Le dernier vrai cas de doping en cyclisme remonte au début des années 90 quand un réfugié polonais de Toronto, Ed Karmarzik, avait été accusé. »
Les connaisseurs s'entendent pour dire que Lyman, qui adore le vélo, était un bon athlète, mais pas dominant.
Son ancien patron Antoine Bedwani, des Espoirs-Laval, souligne qu'il a gagné une étape des Mardis cyclistes de Lachine en trois présences, cet été, et que surtout, il s'était classé cinquième en juin au Championnat canadien, « une épreuve de 172 km très dure où les coureurs tombaient comme des mouches » , a-t-il précisé.
Au récent Tour Trans-Canada, il avait séduit les amateurs en prenant trois fois le départ malgré une fracture au poignet. Le mont Royal avait finalement eu raison de lui. Il devait discuter avec des équipes professionnelles qui le sollicitaient à la suite de ses succès sur le circuit américain, dont ses victoires à Concord, à Gloversville, ainsi qu'à une étape du Tour of Tuna.
« À son âge, les chances de Lyman de revenir à son sport dans quatre ans sont plutôt minces, commente pour sa part Louis Barbeau, directeur technique à la Fédération québécoise des sports cyclistes. C'est un bon gars intelligent et je m'explique mal son geste. C'est peut-être en période morte comme maintenant qu'un athlète désireux d'augmenter sa puissance, donc sa masse musculaire, voudra recourir à ce genre de solution. Lyman était un coureur au bon finish, qui grimpait bien, qui lisait bien la course, un polyvalent, un passe-partout, un sprinter. Mais il aurait eu de la difficulté à accéder à l'équipe nationale.
« On doit tirer comme conclusion qu'il y a des tests au Canada, et que même si ces contrôles ne sont pas parfaits, les athlètes doivent continuer de croire qu'ils sont susceptibles d'être attrapés. Le dopage n'est pas répandu comme en Europe, mais reste dommageable pour la santé, surtout pour un type comme lui qui n'aurait, probablement jamais fait fortune en courant. »
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