Mathieu Thurbide
Les déclarations plutôt virulentes du chroniqueur de La Presse, Vincent Marissal, à l’endroit de son collègue Patrick Lagacé, à la télé, ont provoqué une petite secousse dans la salle de rédaction du quotidien de la rue Saint-Jacques.
Lors de sa chronique régulière à l’émission Bazzo.tv, jeudi, le chroniqueur politique a – sans jamais le nommer – été très sévère à l’endroit de son collègue chroniqueur et blogueur, Patrick Lagacé. Celui-ci revient tout juste d’Israël où il s’était rendu pour réaliser un reportage sur le conflit entre Israël et le Hamas, dans la bande de Gaza.
« On envoie des gens couvrir des conflits d’une énorme complexité, qui n’y connaissent rien, qui nous racontent à la première personne du singulier ce qu’ils voient et qu’on pourrait très bien voir, nous aussi, de toute façon, d’ici. Puis, soudainement, ça devient ça, une référence », a déploré Vincent Marissal, lors de la table ronde de l’émission animée par Marie-France Bazzo.
Patrick Lagacé a été invité à Tout le monde en parle, la semaine dernière, pour parler de son reportage en Israël.
Tensions
La sortie de Vincent Marissal n’est pas passée inaperçue. Patrick Lagacé n’aurait pas du tout apprécié les propos de son collègue. Joint par le Journal, il a préféré ne pas commenter. La direction du quotidien a dû gérer la crise pour éviter un affrontement public entre ses deux chroniqueurs vedettes.
Selon nos infos, plusieurs journalistes de La Presse partagent le point de vue de Vincent Marissal et jugent que La Presse aurait dû dépêcher un journaliste plus expérimenté pour couvrir le conflit dans la bande de Gaza. Mais, d’un autre côté, plusieurs autres n’ont absolument pas digéré les critiques acerbes du chroniqueur politique à l’endroit des blogueurs et des journalistes web.
Dans sa chronique à Bazzo.tv, Vincent Marissal a aussi laissé entendre que plusieurs journalistes dans Internet – pas tous – font du « flash », des « sparages », du « tape-à-l’oeil » et qu’ils ont « le droit de fonctionner sous un autre registre », « à un niveau de qualité diluée ».
L’éditeur adjoint et vice-président à l’infor mation de La Presse/i>, Philippe Cantin, n’a pas voulu répondre aux questions du Journal./i>