Deux heures du matin, 29 décembre, à l'aéroport de La Romana. Les passagers du vol 761 d'Air Transat rentrent à Montréal après une semaine de vacances en République dominicaine.

À moitié endormis, ils se présentent à la douane. Ils déposent leurs bagages à main sur le convoyeur. Les douaniers surveillent le contenu au rayon X, puis ils inspectent les sacs manuellement.

Il se produit alors quelque chose de déconcertant, selon Linda Michaud, qui raconte la scène. Les douaniers de connivence volent les passagers : l'un cherche à distraire le voyageur en lui posant des questions, tandis que l'autre en profite pour subtiliser des effets personnels, de l'argent de préférence, sinon des bouteilles d'alcool ou d'autres objets.

Selon Mme Michaud, plusieurs passagers ont été volés. « Vous ne pouvez pas imaginer l'ambiance dans la salle d'attente de l'aéroport. Dans un coin des gens en colère, en pleurs, rageaient car ils n'avaient plus d'argent américain pour le retour », se souvient-elle.

Un passager a eu le courage de se plaindre au douanier, qui lui a tout bonnement remis ses 60 $US en lui disant qu'il avait échappé l'argent par terre, rapporte Mme Michaud. Les autres voyageurs, fatigués et intimidés, ont préféré se taire. De toute façon, à qui peut-on se plaindre quand les autorités sont corrompues ?

À en croire le ministère des Affaires étrangères du Canada, il ne s'agit pas d'un cas isolé. Voici d'ailleurs la mise en garde qu'elle a cru bon d'ajouter sur son site internet : « Le nombre de vols d'items dans des bagages enregistrés a récemment augmenté dans les aéroports, surtout à Puerto Plata. Le plus souvent, ces vols sont signalés lors des départs. De l'argent et des effets personnels sont parfois volés dans les bagages à main des voyageurs pendant que ceux-ci passent les contrôles de sécurité. »

Le Ministère recommande de ne laisser aucun objet de valeur dans les bagages enregistrés. Les items les plus susceptibles d'être volés comprennent les appareils électroniques (surtout les appareils photo numériques), les bijoux et le parfum.

Mais il faut apporter une nuance à propos des boissons. « Il est tout à fait normal que les douaniers aient confisqué les bouteilles de rhum », dit Jean-Michel Laberge, porteparole de Transat A.T. La quantité maximale de liquide qu'un passager peut apporter à bord de l'avion est de 100 ml, depuis 2006. Le transporteur aérien n'a reçu aucune plainte à propos des douaniers en République dominicaine. De toute façon, ce ne serait pas de son ressort.

Sachez qu'il n'y a pas qu'à l'aéroport que la corruption incommode les touristes en République dominicaine. Les touristes qui louent une voiture doivent aussi être prudents.

« On a signalé des incidents où des policiers avaient exigé le paiement immédiat de contraventions. Les conducteurs devraient insister pour payer leurs contraventions au commissariat le plus proche », peut-on aussi lire sur le site web du Ministère, qui contient une foule de conseils sur tous les pays du monde.