Pérou
novembre 2006

Bonjour à tous !

Me voici de retour de mes vacances en Amérique du Sud. Normalement, je reviens fraîchement reposée et très enthousiaste de mes voyages. Lors de mon dernier, dans les Alpes, j'étais tout simplement tombée en amour avec l'endroit. Cette fois-ci, c'est un peu différent. Je reviens plutôt déçue. Disons que tout ne s'est pas passé comme sur des roulettes. Je vais quand même essayer de raconter mon récit avec un peu de piquant !

Je voulais aller au Pérou pour aller marcher dans les Andes. Pour faire la route des Incas (la route qui mène à Machu Picchu), la règlementation exige que les touristes soient accompagnés par un guide. Je suis donc partie avec GAP Adventure. J'avais entendu des bons commentaires sur leurs tours organisés en Thaïlande. En Thaïlande, ils sont peut-être bons, mais au Pérou, c'est une autre histoire !

Lors de notre première journée, nous étions supposés prendre l'avion entre Lima (grande ville sur le Pacifique, 0 mètre d'altitude) à Cuzco (ville dans les montagnes, 3400 m d'altitude). Ça veut donc dire, bang, descendre de l'avion et être immédiatement en altitude. Une journée était prévue pour visiter Cuzco et s'acclimater. Toutefois, le vol a été annulé à la toute dernière minute par la compagnie aérienne. Aucun représentant de GAP n'était avec le groupe à l'aéroport. Nous avons donc appelé le bureau central, qui nous donnait certaines informations, nous faisions la longue file d'attente à l'aéroport pour se rendre compte que l'information donnée était fausse, coups de téléphone, file d'attente, nous essayions d'acheter des billets pour partir à Cuzco pour s'acclimater, bla, bla, bla... Bref, sur une semaine de vacances, j'ai perdu toute une journée à l'aéroport. Donc, même avec une attitude positive, c'était pas super. Nous sommes restés une journée de plus à Lima et avons ainsi perdu notre journée d'acclimatation à l'altitude. Finalement, nous sommes partis à l'heure des poules le lendemain. Nous sommes arrivés à l'aéroport (que nous connaissions maintenant si bien...) pour se rendre compte que GAP nous avait donné le mauvais numéro de vol... Il y a eu une crainte de ne pas pouvoir partir, mais finalement, nous sommes atterris à Cuzco. Donc, tout ça au tout début du voyage, c'est un peu frustrant. Et en fin de semaine, j'ai le bonheur de remplir les papiers de mon assurance-voyage ! Pour une actuaire, disons que ce n'est pas une activité qui me change les idées !!! La morale de mon histoire : ne plus jamais partir avec GAP ! La compagnie n'est pas très bien organisée. Mais, une fois arrivés à Cuzsco, nous étions directement avec un guide et la logistique était un peu mieux. Pas parfait, mais mieux.

Donc, enfin, la je suis rendue dans les Andes. Les Andes sont belles, mais j'ai moins aimé que les Alpes. Les Andes sont plus hautes en altitude, mais les montagnes, de la base au sommet, sont généralement moins hautes que les Alpes. Enfin, à l'endroit exact où j'étais. Le paysage était aussi moins diversifié : moins de vallées, moins de ruisseaux, etc. L'Amérique du Sud est aussi très différent : la qualité de vie n'est évidemment pas la même qu'en Suisse ! On pouvait facilement voir la différence sur les sentiers, et surtout, les services sanitaires. La route des Incas est fermée durant tout le mois de février pour permettre de nettoyer et disons que c'est nécessaire.

Donc, j'étais allée au Pérou pour marcher la route des Incas. Tout bon randonneur se doit de faire cette marche un fois dans sa vie. Il y a sept "grandes" marches reconnues dans le monde des randonneurs et la route des Incas est une d'entre elle. Celle que j'ai faite dans les Alpes en est une autre. La marche est d'une distance de 36 km. Les guides offrent les tours en 3 ou 4 jours. Donc, pour moi, qui court 10 km à tous les jours, 36 km est... pas trop difficile ! Ah ! J'ai trouvé ça long ! J'ai passé mon temps à attendre le groupe. Techniquement, la marche est facile. C'est le genre de marche que je peux faire en une journée, une journée et demi s'il y a de la pluie. Il y a une petite montée lors de la deuxième journée, et ensuite, pouf ! Le challenge est fini !

Quand le moment de la montée est arrivé, j'étais toute contente ! Je me disais, enfin ! Je vais atteindre un sommet ! C'était au début de la journée et nous étions le premier groupe à partir. Ce qui était chouette car pour la première journée, nous étions un des derniers à partir, et il y a beaucoup de monde qui marche la route des Incas. Trop de monde. Donc, en partant les premiers, il n'y avait personne devant nous. Je commence à courir, je monte, je monte, je monte. Plus je montais, plus je comprenais qu'est-ce que l'altitude veut dire. Oui, je suis une grande marcheuse, mais c'était la première fois que j'étais aussi haut. Trois, quatre pas... ouf... je dois arrêter pour respirer... mais où est l'oxygène ??? Il n'y en a pas !!! J'étais bien contente d'observer les porteurs d'un autre groupe être aussi essoufflés que moi. Même les Péruviens qui vivent dans les montagnes sont un peu essoufflés dans cette montée. Donc, finalement arrivée en haut, j'étais toute seule. Je devais attendre tout le monde. J'attends, j'attends, je sors le foulard, la tuque les gants. J'étais à 4215 mètres, donc lorsque tu ne bouges pas, c'est un petit peu froid. Un guide indépendant arrive et il parlait anglais. Donc, nous commençons à jaser. 30 minutes plus tard, les porteurs de mon groupe arrivent. Aucun d'entre eux ne parle anglais ou espagnol. Je les accueille donc avec des signes, un sourire. Je continue à parler avec le guide indépendant. Les porteurs parlaient, mais évidement, je ne comprenais rien. Le guide me dit donc : "Tu sais qu'ils parlent de toi en ce moment ? Ils sont convaincus qu'un condor t'a emmenée au sommet ! D'habitude, lorsqu'ils arrivent au sommet, il n'y a personne !"

Les porteurs... ils sont vraiment impressionnants ! Ils transportent des sacs ÉNORMES sur leur dos. Le poids maximal est de 25 kg. Ils marchent avec des petites sandales qui tiennent en place grâce à un lacet qui va bientôt briser, un short, un t-shirt, rien contre la pluie pour protéger leur corps (car ils ont quelque chose pour protéger leurs gros paquets ) et ils marchent assez rapidement. Plusieurs courent. J'étais tellement impressionnée par leurs muscles. Wow ! Des mollets et des biceps du tonnerre. Il y en a un, il a 63 ans ! Et il transporte le paquet LE plus pesant. À le regarder, il n'a pas l'air de 63 ans du tout. Ça, c'est l'effet de vivre dans les montagnes : ils ont l'air jeunes ! Dans mon groupe, on m'a demandé : Elise, es-tu plus rapide que les porteurs ? Je répondais, euh... oui, mais je ne transporte pas une bonbonne de gaz sur mon dos et je marche avec des bottes de super qualité ! Aucune comparaison n'est donc permise. Les porteurs sont les vrais champions !

Donc, rendus au sommet, les porteurs déposent leurs sacs pour se reposer un peu. J'étais tellement impressionnée par eux ! Je regardais leur sacs et je me suis approchée de l'un d'entre eux, enfin.... soyons honnête, je me suis approchée de celui qui portait le sac le plus petit. Je lui ai demandé avec des signes si je pouvais essayer de le transporter. Les porteurs sont très gentils et il me répond oui. Les 17 porteurs me regardaient. J'ai mis le sac sur mon dos et je vous jure, j'ai failli tomber par terre !!! Le sac était très très pesant, et c'était le plus petit ! À cet instant, même si nous ne parlions pas la même langue, le langage physique est un langage universel ! À voir ma réaction, les 17 porteurs étaient tous morts de rire. Donc, vraiment, je leur lève mon chapeau.

Je ne voulais pas être malade pendant mes vacances, donc je faisais très attention à tout ce que je mettais dans ma bouche. Pas de produits laitiers, pas de fruits, pas de légumes et de l'eau embouteillée uniquement. Donc, côté estomac, tout s'est bien passé. Je commence donc à descendre du sommet, je descends, je descends, et la... le mal de tête a commencé ! Un vrai de vrai mal de tête. Je n'ai jamais eu aussi mal à la tête de toute ma vie ! Tylenol, aucun effet. Pilule contre l'altitude, aucun effet. J'arrive au site de camping et me couche. C'était dommage de rester couchée dans la tente car la vue était grandiose ! Je laissais la fenêtre de la tente ouverte pour essayer d'admirer le paysage. Lorsque je devais me lever pour aller au petit coin, je devais me tenir la tête à deux mains et je marchais tout croche comme une vraie alcoolique ! Je n'avais aucun sens de l'équilibre. On m'a donné des Advil, c'était un peu mieux mais avec un effet limité. Pendant 24 heures, j'ai vraiment eu mal à la tête. Heureusement, les montées en altitude étaient terminées et nous ne faisions que descendre. Le mal de tête a disparu graduellement en descendant. J'ai trouvé ça un peu épeurant d'avoir mal à la tête comme ça. Je voulais vraiment aller au Népal en novembre 2007, mais avec ce mal de tête au Pérou, je vais devoir y repenser... Le Népal est encore bien plus haut en altitude que le Pérou !

Troisième journée, vers la fin de l'après-midi, nous arrivons à Stargate, l'endroit probablement avec la plus belle vue sur Machu Picchu. On peut s'y reposer et prendre de belles photos. C'est sur le bord d'une falaise. Dans le groupe, il y avait un couple américain très mignon. Dès la première journée a Cuzco, le gars a commencé à être pas mal malade. Il a tout de même décidé de commencer la marche. Plus les heures avançaient, plus il était malade. Le pauvre ne gardait rien dans son estomac, pas même de l'eau. Mais il continuait à marcher. Il était le dernier du groupe, il marchait lentement, mais tout le monde était impressionné qu'il soit capable de suivre en ne mangeant absolument rien. Je me demandais : pourquoi il continue ? Il est complètement dingo ??? Deuxième journée, sa blonde commence a être malade aussi... Tout allait mal pour eux. Mais, il continuaient à marcher. Lentement, mais sûrement. Arrivés à Stargate, les deux s'installent sur le bord de la falaise et demandent aux autres de prendre des photos d'eux avec leur caméra respective. Clic, clic, deux photos prises. La blonde allait se lever, mais le gars la retient et demande aux autres d'attendre un peu pour prendre une troisième photo. Et là, le gars, qui commence à être pas mal nerveux, commence à trembler, met la main dans sa poche pour y ressortir un objet. Et il était nerveux. Tellement nerveux ! C'est un couple américain, donc, très vite, on savait qu'est-ce qu'il allait sortir de sa poche : LA bague de fiançailles. Alors que le geste peut paraître si simple. c'est-à-dire sortir un objet de sa poche, le moment a paru tellement long ! Je le regardais sortir la bague de son étui, il tremblait, tremblait, tremblait, et il était sur le bord d'une énorme falaise ! Je pensais : n'échappe pas la bague, n'échappe pas la bague dans la falaise !!! Comme tout bon couple américain, il a probablement investi 10 ou 15 milles dollars dans la bague, ce serait dommage de l'échapper dans la falaise ! Il était tellement nerveux qu'il a simplement dit : Would you marry me ? Et lorsqu'elle a dit oui, et qu'il a enfin enfilé la bague dans son doigt, tout le monde était soulagé que la bague n'allait pas tomber dans la falaise ! Ah... que de sensations fortes à Machu Picchu !!! Faire la grande demande à Machu Picchu est un classique : je l'ai entendu plusieurs fois.

Donc, arrivée à Machu Picchu, j'ai trouvé ça correct, mais sans plus. Je n'ai pas eu le souffle coupé. Un de mes objectifs lorsque je pars en vacances est d'utiliser mon cerveau le moins possible. Je tiens absolument à être paresseuse intellectuellement. Donc, lorsqu'il était question de toute l'histoire des Incas, je n'étais pas vraiment attentive. Ainsi, oui, j'ai marché la route des Incas, mais c'était plus une marche archéologique qu'une marche sportive. Je suis contente de l'avoir fait mais je ne la referais pas une autre fois. Pour ce voyage, je voyageais avec un de mes amis et je crois qu'il a aimé le tour. Avec tous les voyages que j'accumule, c'est sûrement moi qui devient de plus en plus capricieuse ! Mes standards commencent à être pas mal élevés.

Une chose que j'ai vraiment trouvée chouette au Pérou est le magasinage ! Wow ! Il y a plein de marchés partout et j'ai acheté des petits bijoux ! On m'a dit que les Péruviens se sentent insultés si tu ne marchandes pas avec eux. Croyez-moi, j'ai marchandé ! Mais je me sentais coupable. C'était tellement pas cher en partant, donc je me sentais un peu mal de faire descendre le prix. Je suis revenue avec des supers beaux chandails de laine, des foulards superbes, des couvertures toute chaudes, des décorations, une tasse artisanale... M'arranger pour que tout rentre dans mes bagages pour le retour a été une tache difficile !!!

Cote température, je crois avoir été chanceuse. Au Pérou, il n'y a pas d'été/automne/hiver/printemps. Il y a deux saisons : la saison sèche et la saison des pluies. Lors de mon séjour, la saison des pluies commençait. Je m'attendais ainsi à des pluies torrentielles. On m'avait prévenue que sur la route des Incas, la température change d'une seconde à l'autre et est très difficile à prévoir. Ainsi, j'ai eu droit à tout : coup de soleil sur mon nez, nuages et pluie. J'étais équipée pour tout. Et lorsqu'il pleuvait, ce n'était pas si pire que ça. J'ai été capable de rester au sec malgré la pluie à chaque jour. J'ai pris beaucoup de photos, mais à cause des nuages et la pluie, elles ne sont pas toutes réussies. Je vais vous les envoyer sous peu.

Ainsi se termine mon récit au Pérou. Je ne suis pas tombée en amour avec l'Amérique du Sud, je trouve les Alpes beaucoup plus belles et impressionnantes, mais être en vacances loin du travail pour une semaine est toujours chouette. Pas de regret, je suis contente de l'avoir fait, mais je ne vais pas y retourner prochainement.

Depuis janvier, j'attends mon voyage en Afrique avec impatience. Physiquement, mentalement, je suis prête à affronter n'importe quelle montagne. Et j'ai eu le regret d'apprendre il n'y a pas longtemps que mon voyage en Afrique, c'est-a-dire la montée du mont Meru et Kilimanjaro a été annulé par manque de participants. Ça m'a beaucoup beaucoup déçue. J'étais prête à partir, mes vacances étaient réservées au travail et bang : annulation. Je vais donc rester chez-nous écrasée à regarder la télé pendant 10 jours à la place.

Ben non !!! Combien d'entre-vous ont marché ? Moi, rester écrasée à rien faire ??? Dès que j'ai appris l'annulation, je me suis organisé un autre voyage immédiatement. Prochaine destination : le Grand Canyon. Dans trois semaines, je vais aller me balader dans une des sept merveilles du monde pour quelques jours et ensuite, je vais visiter Sedona, un très bel endroit au sud du Canyon dont j'entends que des commentaires positifs. J'ai hâte de repartir !

Côté travail, je dois voyager pas mal ces temps-ci. Je visite des villes hypers excitantes. EY m'a envoyée dans une ville, complètement perdue au Canada. Je vais l'appeler affectueusement Saint-Zouin-Zouin-des-Profondeurs. En fait, cette ville est minuscule et on y retrouve UN batiment. Ce bâtiment appartient à mon client. Si je donne le nom de la ville, c'est tellement petit que la confidentialité de mon client serait trahie ! Je reviens tout juste d'Omaha. C'est où ça ??? Vous connaissez le groupe de musique populaire les Counting Crows ? Ils ont une chanson qui s'intitule Omaha et commence ainsi : Omaha, somewhere in the middle of America. Ils ont tout à fait raison : c'est une ville au milieu de nulle part, dans le Midewest américain, perdue dans les grandes plaines. Donc, en trois jours, j'étais en Amérique du Sud où il faisait 22 celcius, ensuite à Chicago où il faisait 14 celcius et ensuite à Omaha où il faisait -10 celcius. C'était un changement ! Pourtant, Omaha est au sud de Chicago. Omaha est au milieu de nulle part, mais les actuaires avec lesquels je travaillais étaient très très gentils. Aussi, cette semaine, je dois me rendre à Chattanooga au Tennessee. Mon objectif est d'être capable de prononcer le nom de la ville correctement !!!! Il n'y a rien à faire, je m'enfarge à chaque fois que j'essaie !

Je vous envoie mes photos sous peu et je vous reviens avec mes prochaines aventures au Grand Canyon.

Elise xxx