5 octobre 2007

Soyons honnêtes !

Mathieu Toulouse

En plus de faire des sacrifices pour atteindre le sommet de leur forme, les athlètes amateurs ont la tâche ingrate de « se vendre ». Ce n’est pas un secret : les commanditaires paient pour avoir de la visibilité dans les médias. Bien réussir au jeu des relations publiques est presque aussi important que bien réussir dans son sport, du moins pour la santé financière d’un athlète. Personnellement, je n’ai jamais vraiment aimé « vendre ma salade »; j’ai toujours perçu la chose comme un mal nécessaire. Ça fait partie de la job, comme on dit.

Par contre, la tendance qu’ont certains à tenir un discours édulcoré lorsqu’ils s’adressent aux médias m’a toujours agacé. C’est une chose de vouloir demeurer positif et ambitieux, c’en est une autre de prendre ses interlocuteurs pour des valises en étant carrément malhonnête, sous le seul prétexte que c’est plus vendeur.

Selon cette logique, je devrais continuer à prétendre me préparer pour les Jeux olympiques de Beijing en 2008. En vérité, j’ai bien peur que ça commence à sentir le brûlé pour moi. En effet, pour faire partie de l’équipe olympique, un Canadien doit terminer au moins une fois parmi les 16 premiers en Coupe du monde, et ce, avant le 23 juin 2008. En théorie, il me reste donc six manches de la Coupe du monde pour y arriver. Je dis « en théorie », parce que ma meilleure chance d’y arriver était pendant les épreuves qui viennent d’avoir lieu au Québec, celles du mont Sainte- Anne et de Saint-Félicien. Les épreuves en Amérique du Nord sont un peu plus faciles pour nous, Canadiens, et nous arrivons presque toujours à obtenir de meilleurs résultats qu’en Europe. Seamus McGrath a terminé 14e à Sainte-Anne, alors que Geoff Kabush a pris le 3e rang. C’est beaucoup mieux que ce qu’ils avaient fait de l’autre côté de l’Atlantique.

Malheureusement pour moi, je n’ai pas été à la hauteur de mes attentes. Je me savais capable d’un top 16 : j’ai déjà fini 18e à Sainte-Anne, où je me suis fait voler une 8e place à cause d’un bris mécanique en 2005 ; en Europe, j’avais terminé 24e à Fort William en 2004. C’était donc ambitieux, mais tout à fait possible. Je n’ai pu faire mieux qu’un 37e rang à Sainte-Anne et j’ai abandonné à Saint-Félicien, où j’étais décidément dans un « jour sans ». Et puisque je privilégie la voie de la franchise, voici : j’ai été poche. Mais je suis très déçu. J’espérais pouvoir au moins être proche de mon objectif, mais j’en étais à des annéeslumière. Je dois me donner le temps de réfléchir, et je devrai décider si remonter en selle en 2008 vaut la peine. Je voulais en faire ma dernière saison pour essayer une dernière fois d’aller aux Jeux olympiques, mais si cet objectif est désormais hors d’atteinte, je ne suis pas convaincu que je voudrai continuer.

Certains de mes collègues canadiens ont cependant fait de belles courses au Québec. Geoff Kabush a fait une super performance à Sainte-Anne en terminant 3e, alors que Seamus McGrath y a terminé 14e. Le week-end suivant, ils ont terminé respectivement au 20e et au 19e rangs à Saint- Félicien. Max Plaxton et Ricky Federeau ont aussi offert de belles performances. Plaxton a décroché une 20e place à Sainte- Anne et Federeau, une 21e à Saint-Félicien. Ce sont d’excellents résultats, mais pas assez bons pour les conduire aux Jeux. Donc, chez les hommes, le comité de sélection pourrait avoir la tâche très facile, puisque nous aurons vraisemblablement deux places à Beijing et, pour l’instant, seuls Seamus et Geoff sont admissibles.

Chez les femmes, Marie-Hélène Prémont est à peu près assurée d’aller aux Jeux. Elle continue à exceller en Coupe du monde et a donné un bon spectacle à ses nombreux fans avec une 4e place à Sainte-Anne et une 2e à Saint-Félicien. Pour elle et ses collègues, le standard olympique a été fixé à un top 12. Deux autres athlètes l’ont réussi : Kiara Bisaro l’a fait à deux reprises en Europe ce printemps, alors que Catherine Pendrel a été la 11e à croiser le fil d’arrivée à Sainte-Anne. Elle aurait probablement fait encore mieux à Saint- Félicien, mais un bris mécanique l’a reléguée au 30e rang. Deux femmes représenteront le Canada à Beijing. À défaut de suspense chez les hommes, la bataille entre Bisaro et Pendrel pourrait s’avérer intéressante. Catherine connaît une belle progression ces derniers temps et pourrait donner du fil à retordre à la vétérane Bisaro.

Pour ma part, je reçois tout de même un prix de consolation : les Jeux panaméricains auront lieu à Rio de Janeiro du 13 au 29 juillet, et j’y vais pour y représenter le Canada en compagnie de Ricky Federeau.

J’avais participé à l’édition précédente de ces jeux en République dominicaine et j’avais adoré l’expérience. À défaut d’aller à la véritable grand-messe du sport, je pourrai revivre des « Grands Jeux » à Rio. Je vais tâcher d’en profiter à fond et j’espère surtout être en forme. Il est bien trop tard pour retourner à la table de travail et tenter de peaufiner l’entraînement. Je dois me reposer et retrouver de bonnes jambes. Je vais aussi dépoussiérer mes trois ou quatre phrases de portugais. Ao próximo !


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