19 février 2004

Freddy Maertens : «Je m'en suis sorti grâce à ma femme»

Au contraire de Marco Pantani, Freddy Maertens a été très entouré alors qu'il connaissait l'enfer

LIEGE Freddy Maertens a fêté son 52e anniversaire, vendredi. Le même jour, son grand copain et ancien lieutenant Michel Pollentier soufflait, lui, 53 bougies car les deux champions sont curieusement nés le 13 février. En 1951, pour Pollentier, douze mois plus tard pour son ex-chef de file.

»Chaque année, je suis le premier à lui souhaiter son anniversaire, rigole Freddy. Mais, cette fois, Michel m'a devancé car il partait à l'aube avec les jeunes coureurs de son club (NdlR: de Lombarden à Nieuwport) pour un camp d'entraînement dans le sud de la France».

Venu cette semaine à Liège, à l'invitation du Service provincial des Sports, faire la promotion du nouveau livre qui lui est consacré, Freddy Maertens y a retrouvé avec joie deux de ses amis liégeois. Lesquels furent aussi, un moment, ses équipiers. Joseph Bruyère (que Maertens a côtoyé chez Flandria en 1979) est aujourd'hui attaché à la Province, tandis que Guy Janiszewski (qui fit, aux côtés de Freddy, ses premiers pas et partagea souvent sa chambre chez Boule d'Or en 1981 et 82) est désormais expert en cycles auprès des assurances.

«On vous laisse tomber»
L'ancien double champion du monde (Ostuni en 1976 et Prague cinq ans plus tard) est très bien placé pour évoquer la tragique disparition de Marco Pantani. Si, malgré la concurrence d'une génération exceptionnelle dont Eddy Merckx, puis Bernard Hinault furent évidemment les immenses porte-drapeau, Freddy Maertens gagna, en effet, la bagatelle de 222 succès chez les professionnels, il connut également de sérieux déboires. Financiers, d'abord (de très durables problèmes fiscaux, la dilapidation de son patrimoine), physiques ensuite (de multiples chutes, une dépendance à l'alcool) et psychologiques enfin.

Le champion de Lombardsijde dont la carrière finit cependant en queue de poisson, aurait pu sombrer et, qui sait, finir tristement comme Marco Pantani. «Les sportifs de haut niveau, connaissent tous des hauts et des bas, plus ou moins marqués », explique-t-il, en acceptant la comparaison avec le grimpeur italien. «Lorsque vous vous trouvez au sommet, vous intéressez tout le monde, vous n'avez que des amis. Mais dès que vous êtes dans le trou, pour une raison quelconque, il n'y a plus personne. On vous laisse tomber». Comme la plupart des coureurs et ex-coureurs, le Flandrien ne peut accepter dans le cas de Pantani ce qu'il affirme être de l'acharnement de la part de la justice.

«Comme avec Frank Vandenbroucke, on a traîné Marco devant les caméras de télévision, les menottes au poignet, comme s'ils étaient les plus grands bandits du monde, dit-il. Ce n'est pas juste. Je ne défends pas le dopage mais tout le monde sait qu'on ne peut pas disputer un Tour de France, en mangeant comme monsieur-tout-le- monde. Il faut un encadrement médical car le pire, ce sont les apprentis sorciers. Ce drame va encore ternir l'image au cyclisme».

Trop gentil, trop crédule, trop faible, le triple maillot vert du Tour (quinze étapes gagnées en 1976, 78 et 81) eut pourtant une chance énorme dans son malheur. Celle de pouvoir compter tout au long de sa traversée de l'enfer sur son épouse Carine. «Je m'en suis sorti grâce à ma femme, repète-t-il. Sans elle, nous ne serions pas occupés à nous parler. Elle est pour 90% dans les succès de ma carrière, dans mes retours et dans ma reconversion».

Aujourd'hui, Freddy Maertens travaille au Musée national du cycle de Roulers où ses commentaires font le bonheur des visiteurs.

Eric de Falleur


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