octobre 2005

Qu’est-ce que le cyclo-cross ?

Benoît Simard

Autrefois régi par le secteur route de l’UCI, le cyclo-cross(CX) a maintenant sa propre administration à l’Union Cycliste Internationale. C’est une discipline indépendante avec son Championnat du monde, son circuit de Coupes du monde, un classement mondial où plusieurs professionnels (hommes et femmes) sont dédiés uniquement à cette discipline.

Qu’est-ce que le cyclo-cross ?
Le cyclo-cross c’est d’abord la course : on ne pratique pas cette discipline pour son côté ludique. C’est cependant une façon vraiment efficace de développer des qualités qui seront utiles tant aux routiers qu’aux vététistes, tout en prolongeant de quelques semaines la saison de courses dans une belle ambiance.

La légende veut que le cyclo-cross ait vu le jour lors de l’intersaison hivernale européenne. Les routards, gelés par le froid de l’hiver alors qu’ils devaient « emmagasiner des bornes », se réchauffaient les extrémités en courant dans les champs, leur vélo sur l’épaule.

Les parcours, une boucle d’environ 2,5 à 3km, sont généralement constitués d’enchaînement entre sections pavées, gazonnées, sablonneuses et même de sentiers étroits se rapprochant du VTT. À quelques endroits, en fonction des parcours et des obstacles - (naturels ou non, tels que des montées abruptes, des escaliers ou simplement un billot ou une série de haies) -, les cyclistes sont forcés à débarquer de leur vélo pour franchir en courant les dits obstacles.

Les temps de courses sont fixés en fonction des catégories (le temps du gagnant étant la référence, les catégories junior, maître, et les femmes feront environs 40 minutes, et les seniors hommes 1h). Le nombre de tours est donc fixé de façon à obtenir une victoire dans les critères de temps établis. Généralement, on tente de concevoir des parcours permettant de faire près de dix tours en une heure pour les seniors.

Le support technique est permis pendant les courses et il n’est pas rare de voir les cyclistes changer de monture à chaque tour, pendant qu’une équipe de mécanos s’active à réparer/nettoyer les vélos pour qu’ils soient prêts pour le prochain passage.

Grâce à ses parcours courts et au côté spectaculaire des différents éléments qui forment la base de ce sport (grande vitesse, manœuvres de pilotage, sprints, etc.), le cyclo-cross est une discipline excitante pour les sportifs et aussi pour les spectateurs, qui se régaleront de pouvoir suivre la course d’un bout à l’autre sans trop avoir à se déplacer.

Avec les passages de courses à pied, le vélo sur l’épaule, les conditions froides et boueuses, attributs de l’hiver européen, demeurent les facettes emblématiques du cyclo-cross.

Le vélo
Sous ses apparences de routier, on découvrira un robuste engin de course tout terrain. Généralement, un cadre de cyclo-cross aura des angles et des mesures à mi-chemin entre un vélo de cross-country et un vélo de route. La fourche et les haubans permettent un plus grand dégagement afin d’assurer le passage de pneus plus larges et cramponnés ainsi qu’une meilleure évacuation de la boue. On utilise les freins de type « cantilevers » pour leur efficacité. Il est de plus en plus courrant de voir des vélos équipés de freins à disques, mais les règlements vétustes de l’UCI empêchent leur utilisation en compétition. Les périphériques de base sont les mêmes que pour les vélos de route.

Les pédales pour le cyclocross
On m’a demandé mon avis sur les différents modèles de pédales offerts pour les pratiquants du cyclo-cross. J’ai déjà utilisé les pédales Speedplay sur la route. Le flottement latéral très prononcé s’est avéré quelque peu « déstabilisant » au départ, mais on s’y adapte après quelques kilomètres. Le système ne m’apparaît pas idéal pour une utilisation sévère en cyclo-cross où l’on a à courir fréquemment et où les cales fixées aux chaussures sont très exposées à un « remplissage » de boue en règle… Cependant les commentaires et compte rendus disponibles sur le Web semblent me donner tort à cet égard, (ces derniers sont toutefois souvent contradictoires).

Ma recommandation personnelle en matière de pédale de cyclo-cross est la toujours fiable Time dans la série ATAC. Peu importe le modèle, le système est le même et toutes fonctionnent à merveille. Il y a aussi les traditionnelles pédales Shimano ou les plus excentriques Egg Beater et leur dérivés qui ont, elles aussi, leur lots d’adeptes dans le monde des cyclo-crosseurs.


Benoît Simard, a rapidement pris les premiers rangs puis a remporté la course tenu au
Parc de la Chute Montmorency le 9 octobre 2005, une tranche de la coupe Québec de cyclo-cross.

photo : Simon Ouellet

Pneus ou boyaux ?
Pour ce problème, je crois que le choix doit être fait en fonction de l’utilisation, et du terrain sur lequel on va généralement utiliser les pneus. Dans le cas d’une utilisation dans des conditions particulièrement boueuses, le boyau n’a pas son égal pour la performance, le contrôle et le confort qu’il procure. Ce type de pneumatique permet de rouler à des pressions « ridiculement » basses ; ce que l’on ne saurait faire avec des pneus à chambre à air sans risquer de déjanter ou de crever. Dans la boue ou le gazon engorgé d’eau, il s’agit d’un avantage considérable. Cependant, l’investissement requis par l’achat de jantes spéciales, des boyaux et le degré technique plus relevé que requiert leur installation, rendent leur utilisation plus exclusive aux compétiteurs aguerris. C’est le « crampon » d’Achille du pneu à coller...

Selon moi, là où les pneumatiques « à tube » remportent la palme, c’est pour leur côté pratique et accessible à tous.

Quoi que de nouvelles façons plus faciles de coller les boyaux sur les jantes sont maintenant proposées, et peu importe ce que pourrait affirmer un accro du boyau, il sera toujours plus facile de changer un tube que de recoller un boyau les mains dans la boue, à quelques kilomètres de la maison. On peut très bien se tirer d’affaire avec un ensemble de pneus réguliers. En les sous gonflant légèrement, on arrivera à retrouver un compromis prix/performance très correct.

En explorant les limites intrinsèques des différentes marques et modèles, ainsi que les caractéristiques des différents designs de crampons (plusieurs se ressemblent), on pourra toujours tirer une bonne performance d’un pneu utilisant une chambre à air.

Une pompe avec un manomètre et un champ de gazon sont les seuls éléments requis pour un bon test en règle : rien de mieux que quelques chutes contrôlées pour en apprendre sur les limites de son matériel et sur les réglages optimaux propres à son utilisation. Une croquée de gazon en guise de récompense, ça vous tente !?

Au plaisir, et vive le cyclo-cross !

EL Benito


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