Ils seraient les pires usagers
du réseau routier montréalais
Un cycliste avec des écouteurs sur les oreilles arrive comme une bombe à une intersection. Il freine à la dernière fraction de seconde et évite de justesse une violente collision avec une voiture. Bienvenue dans les rues de Montréal.
Sylvain Prevate
Cette scène dont a été témoin l'équipe du Journal hier illustre bien le fait que la cohabitation entre les vélos et les autos continue de provoquer des étincelles à Montréal.
« Les cyclistes sont les plus délinquants, les pires usagers du réseau routier », affirme sans nuance le lieutenant Louise Bonneau, de la section sécurité routière et circulation du Service de Police de la Ville de Montréal.
Plus d'accidents
Pour les six premiers mois de l'année 2003, le SPVM note une hausse de 7 % des accidents de la route impliquant une bicyclette.
Le Journal a passé deux heures à surveiller le comportement des cyclistes à l'intersection des rues Rachel et de Brébeuf, le coin le plus fréquenté de tout le circuit montréalais où se croisent une moyenne de 5000 vélos par jour.
Un constat s'impose: c'est l'anarchie.
De très nombreux cyclistes s'arrêtent aux feux rouges et procèdent dans l'ordre.
Mais les cyclistes délinquants semblent circuler à l'aveugle. Ils ignorent les feux de circulation, effectuent des virages brusques à gauche ou à droite sans se soucier des voitures, piétons et autres cyclistes.
En danger
« Les cyclistes ont une grande part de responsabilité dans les accidents causés », ajoute le lieutenant Bonneau.
« C'est vrai, certains cyclistes se comportent comme des imbéciles. Pour ne pas freiner leur élan, ils se permettent trop souvent de prendre des risques, raconte Stéphane Despatie qui venait justement d'être surpris à passer sur un feu rouge.
« Je n'ai pas vu les signaux. J'ai seulement vu que je n'étais pas en danger », a-t-il ajouté pour expliquer son geste.
« Je suis moi-même assez cow-boy, note avec le sourire Richard Simpson, un délinquant avoué venant de griller un feu. Sur mon vélo, je me paie un peu de liberté. »
Mais comme le veut le vieux dicton, la liberté individuelle ne finit-elle pas où celle des autres commence?
Des casse-cou, il y en a partout, on le reconnaît. Mais les cyclistes sont à l'image des autres usagers de la route », se défend Patrick Howe, porte-parole de Vélo Québec.
Sylvain Prevate
Si on considère chez Vélo Québec qu'il y a encore beaucoup de travail à faire pour améliorer les rapports entre les cyclistes et les automobilistes, on se garde bien de prendre le blame unique pour les difficultés de cohabitation.
«Les cyclistes ont un devoir de civisme envers les automobilistes et vice versa», ajoute Howe.
10 fois moins d'argent
La source du problème, Howe parle de la réduction des budgets pour la promotion des règles de sécurité en vélo.
La SAAQ dépense 10 fois moins d'argent pour la sensibilisation qu'il y a 5 ans. La signalisation défaillante serait aussi source de confusion.
« La réalité est que nous ne pouvons pas avoir des pistes cyclables sur toutes les rues, souligne Howe.
« Les règles doivent être claires. A certains endroits, la signalisation un peu farfelue mêle plus les gens qu'elle ne les aide. »
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