Bonjour à tous, voici les dernières nouvelles d'Isabelle de la part de Geneviève.
Jour 10, 7 juillet :
Isabelle est sortie des soins intensifs lundi.
Ce n'est pas une expression que j'aurai besoin de vous expliquer longtemps, car comme son nom l'indique, il s'agit d'une chambre que se partagent 4 patients, isolés entre eux par des petits rideaux de fortune.
Comme elle n'est pas près de la fenêtre, elle est constamment confinée dans une pénombre artificielle lorsque les rideaux sont tirés, ce qui n'est pas idéal pour la re-situer dans le temps.
Elle demeure légèrement désorientée
J'ai dû consoler ma mère qui y voyait là un geste de barbarie moyenâgeuse, alors qu'il s'agit en fait d'une procédure hospitalière éthique ayant pour but de protéger les patients contre eux-mêmes.
On nous annonce qu'elle est sur la liste opératoire pour réparer sa fameuse fracture du coude. Ah oui!
Elle a donc eu son premier repas aujourd'hui, consistant en une petite soupe aux tomates et à une purée de poires, qu'elle a avalées sans s'étouffer!
On espère bien fort qu'elle aura cette chirurgie au coude sous peu afin qu'elle puisse se consacrer plus librement à sa réadaptation.
Ce n'est pourtant pas parce qu'on lésine au bloc opératoire. Apparemment qu'en cette période très occupée où les traumas abondent, les orthopédistes opèrent jour et nuit. Mais une fracture du coude n'est pas prioritaire quand les accidentés de la route foisonnent.
Ce qui est réconfortant est de la savoir non souffrante. Pas seulement de ses blessures physiques, mais sur le plan moral, je veux dire.
Alors qu'elle est plantée dans son lit d'hôpital, à fixer le plafond des heures durant, elle demeure étonnamment calme, passive et silencieuse. Rien qui ne ressemble à ma sœur, telle qu'on la connaît!
Tout ça est apparemment normal et fait partie du processus de convalescence du cerveau.
Elle ne restera pas éternellement dans cet état apathique et va regagner peu à peu son énergie et sa vivacité. J'y compte bien.
Car entre vous et moi, je me fous un peu qu'elle se rappelle du nom des cathédrales, je veux avant tout qu'elle retrouve cette joie si contagieuse qui émanait d'elle et qui lui permettra de triompher de toute cette épreuve.
On continue à lui lire vos beaux messages qui continuent d'affluer.
Je ne crois pas qu'elle saisisse à ce stade-ci l'ampleur de ce projet...
Vous avez été nombreux à me parler de l'entrevue accordée à Pénélope. Tant mieux si mon passage à cette émission a pu sensibiliser les gens au port du casque à vélo. Voir en gros plan celui de ma sœur ainsi abîmé a convaincu un de mes cousins à porter le casque même pour dormir, a-t-il ironisé!
J'ai aussi reçu quelques mentions de félicitations pour ma fameuse robe et pour mon apparence télévisuelle.
Je tiens à vous remercier, bien sûr, mais laissez-moi ici vous révéler un ou deux petits secrets...
Pour mon apparence: je ne voudrais pas trop vous décevoir, mais dans la vraie vie, je n'ai pas exactement l'air de ça, quand je n'ai pas chaque matin autour de moi une légion de professionnels qui me poudre, me farde, me mascarise et me place chaque cheveux au fer plat.
À preuve, j'ai croisé un employé de l'hôpital ce matin qui a voulu me faire un compliment, un peu maladroitement, peut-être, en me lançant devant les ascenseurs:
"Vous étiez bien belle à votre émission chez Pénélope, Dr Richer!"
(Jusque là, tout va bien, je suis plutôt flattée...)
Bon... Mon amour-propre, un peu égratigné au passage, a quand même trouvé ça très drôle!
Le jour 9 ayant été pour Isabelle une journée "statu quo", je me suis permise de sauter directement au jour 10.
Bonne nouvelle en soi, mais ce qui est moins motif à réjouissance, c'est qu'elle est dans une "chambre à quatre", selon le jargon hospitalier.
et parfois un peu agitée. Par exemple, elle passe son temps à tripoter son collet cervical pour tenter de le retirer mais obtempère dorénavant dès qu'on lui demande d'arrêter, ce qui nous épargne la scène rébarbative de ses poignets attachés aux montants du lit, telle qu'aperçue hier.
N'empêche que c'est très rebutant de la voir ainsi et je suis soulagée qu'on n'ait plus à la soumettre à ça.
On l'avait presqu'oubliée, celle-là!
On la garde donc à jeun en vu de cette intervention, mais après deux jours de cette attente, sans nouvelle de la salle d'opération, on a finalement commencé à la nourrir.
Tant mieux, la dernière chose dont elle a besoin, c'est d'une nouvelle pneumonie d'aspiration!
On comprend...
Elle y est très sensible et a affirmé qu'elle répondrait personnellement à chacun d'eux, dès qu'elle en serait capable. Vaste ambition!
Quoiqu'il en soit, ça lui fera une bonne physiothérapie du cerveau, quand elle s'y mettra!
Pour la robe, facile: La Baie, dans le rayon des soldes.
Mais il a senti le besoin d'ajouter:
"Je ne vous ai pas reconnue!"
Demain, on prévoit une belle journée ensoleillée, alors on sortira Isabelle dehors, en fauteuil roulant, pour qu'elle retrouve un peu un cycle "clarté-noirceur" qui contribuera à remettre en place chez elle une certaine notion du temps.
Je vous reviens dès que j'ai du neuf, car je sais que vous appréciez être tenus au courant des progrès d'Isabelle.
Je ne vous oublie pas et je vous remercie encore mille fois de penser si fort à elle.
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