Bonjour à tous
Jour 4, 30 juin :
Aujourd'hui, comme elle est trop somnolente pour nous offrir une petite conversation à coups de "squeezage" de doigts, il n'y a pas d'autre option que de s'asseoir à son chevet et de la regarder, en lui flattant les cheveux.
Je ne connais pas chacun d'entre vous qui lisez cette chronique, mais sachez que vos mots d'encouragement et de support me réconfortent infiniment. Mes parents et mon frère se joignent à moi pour vous remercier de tout ce déferlement de sympathie.
voici le bulletin de santé d'Isabelle. Il est rédigé par sa soeur Geneviève Richer qui est médecin.
Petit coup de cafard, aujourd'hui.
Ça stagne... La fièvre persiste à cause de cette foutue pneumonie.
Isabelle est donc encore trop léthargique pour qu'on envisage de l'extuber.
Ce sera une journée "cruise control", m'annonce son infirmière.
Ce qui signifie qu'on ne change rien. On laisse le temps faire son œuvre.
Nouvel élément: on a commencé à la nourrir par son tube de gavage.
Oui, je sais, ça sonne barbare comme procédure mais en fait ça ne l'est pas du tout. C'est seulement l'expression qui l'est!
On ne gave pas les patients comme on gave les oies, rassurez-vous.
On vise simplement à maintenir un statut nutritionnel suffisant chez les personnes qui ne peuvent s'alimenter d'elles-mêmes, en injectant une solution enrichie directement dans l'estomac par un tube quelconque.
Car pour guérir, les profiteroles intraveineuses ne suffisent pas! Ça prend aussi des protéines et des minéraux...
Je souligne au passage que malgré la violence de l'impact, ma sœur est très peu tuméfiée.
(De l'extérieur, du moins...)
Pas de visage boursouflé, d'ecchymoses sous les yeux, de dent cassée, d'oreille arrachée...
Pas même un point de suture nulle part.
Juste son teint de pêche habituel, sa peau blanche, presque translucide, et sa respiration régulière, fixée par la cadence du respirateur. On dirait qu'elle dort...
Elle ressemble aux princesses de mes livres d'enfant, celles qui passaient leur temps à dormir parce qu'elles avaient bouffé une pomme empoisonnée ou qu'elles s'étaient piqué maladroitement avec un rouet maléfique...
À la différence près qu'Isabelle, au lieu d'une belle robe froufroutante et des pantoufles de verre, porte une jaquette d'hôpital et est nue pied.
C'est soudainement moins féerique.
Tout de même, je remarque qu'elle affiche un vernis à ongle impeccable sur ses orteils...
J'aimerais donc en profiter pour faire ici une mention spéciale à sa pédicuriste Natalia, qui procure à ma sœur un semblant de dignité, dans les circonstances.
Chaque détail compte!
Je vous retrouve demain, avec d'autres nouvelles.
Geneviève
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