Chers amis d'Isabelle,
Jour 6, 2 juillet :
Le propofol a été progressivement sevré et elle est maintenant "à jeun"
de sédatifs. Son niveau de conscience s'est amélioré tout au long de la journée.
Malgré un regard encore un peu embrumé, elle semble pouvoir mieux faire le focus lorsqu'elle pose les yeux sur nous. Ça permet d'aspirer à un réel échange, pendant l'instant où on capte son attention.
Ses mains sont très œdématiées dues aux nombreux cathéters intraveineux qu'elle affiche aux bras, ce qui nuit considérablement à l'exercice du sqeezage de doigts.
Qu'à cela ne tienne, on optera pour les clignements de paupières.
Elle nous reconnaît clairement. Pour la première fois, j'ai abordé la question de l'accident.
Elle ne semble en conserver aucun souvenir, ce qui était prévisible avec ce genre de traumatisme (et aussi franchement souhaitable, dans les circonstances...)
J'ai dû lui expliquer ce qu'elle faisait là, dans cette chambre aseptisée, où des mètres de tubulures en tout genre la reliait à des pompes, respirateurs et autres machines du même acabit.
Ce doit être hautement anxiogène de s'éveiller intubée et perfusée de partout, entourée de visages inconnus qui s'affairent à nous prodiguer des soins.
Comme dans ces rêves récurrents, que l'on a tous, où on essaie de crier sans ne pouvoir émettre aucun son...
Isabelle a donc le réflexe de nous répondre oralement, mais aussitôt qu'elle remue les lèvres, le tube endotrachéal bouge et ça la fait tousser. Très inconfortable et terrifiant pour elle.
Je me suis donc appliquée à l'apaiser
Tant et si bien que quand je l'ai quittée pour qu'elle se repose, elle était d'un grand calme et son cœur ne battait plus la chamade.
Je peux donc affirmer que tout compte fait, aujourd'hui était une bonne journée.
Un merci très spécial à sa famille de Radio-Canada qui m'ont accueillie si chaleureusement aujourd'hui.
À demain,
vos ondes positives font effet! Voici les bonnes nouvelles de Geneviève. Marie-Maude
Alors aujourd'hui, progrès prodigieux.
Faites-moi un high five, tout le monde, car je vous annonce avec joie qu'Isabelle émerge enfin de sa torpeur!
Un clignement, c'est non
Deux clignements, c'est oui.
Ce sera suffisant pour aujourd'hui.
Mais éventuellement, pour étoffer les conversations, il faudra
envisager lui enseigner le code Morse!
Et le pire: impossible de parler...
Toujours garant d'un réveil affolé!
en lui racontant de belles choses et en lui donnant des nouvelles positives de tout le monde.
Je lui ai raconté que son amie et collègue Anne-Marie m'avait invitée à son émission et que j'avais foulé de mes pas les lieux qu'elle fréquente tous les jours.
Je lui ai aussi dit qu'on m'a amenée visiter ses studios ainsi que sa salle de nouvelles et que j'avais rencontré tous ses collègues.
(Et vous êtes nombreux!)
Je lui ai transmis vos bons mots d'encouragement et j'ai tenté de faire rejaillir sur elle toute l'affection et la sympathie que j'ai reçues de vous tous aujourd'hui, qui lui étaient destinées.
Je sais tout ça car je jète un œil au moniteur pour vérifier sa fréquence cardiaque! Ha!!!
Espérons que demain, son statut respiratoire permettra l'extubation.
J'ai tellement hâte d'entendre sa voix...
Réconfort inestimable.
Geneviève
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