21 juillet :
Jour 23
Lorsque je collige mes notes au dossier d'un patient, je le fais à la main, avec un stylo. Et lorsque je cherche une information sur son histoire médicale, je "tourne" les pages en faisant ce petit bruit archaïque: flick-flick-flick...
Une chose, cependant, me renverse complètement dans cette découverte de l'univers facebook:
Dans ce monde où ça explose et ça pète de partout, cette chaîne d'amour et de solidarité m'émeut au plus haut point et me réconcilie avec le genre humain.
Pas que j'étais en chicane avec, mais bon, il y a des fois où le genre humain m'impressionne un peu moins.
Ça demeure un accident, bien entendu, mais le facteur "humain" de cette erreur demeure déplorable. Si Isabelle avait plutôt foncé dans un poteau de téléphone, admettons, on aurait pu difficilement blâmer ce malheureux poteau et on imputerait tout cela à la fatalité.
Mais ce qu'il y a de beau dans tout ça, à mes yeux, est que l'humain, contrairement aux poteaux, possède cette faculté de se racheter.
Et avec vos 28 746 "j'aime", vous contribuez à réparer.
Contre toute attente, elle était, dimanche soir, autour de la table de la salle à manger chez mes parents, assise à la droite de mon père, sa place assignée depuis les quarante ans où mes parents habitent cette maison.
Elle était ralentie, peu bavarde, frêle, fatiguée, un peu souffrante de partout, mais présente et en vie.
Alors que j'étais, il y a quelques semaines, sur le point de lui faire installer un lit d'hôpital au salon pour lui prodiguer des soins palliatifs à domicile, parce qu'il dormait 18 heures par jour et n'arrivait plus à manger, il a complètement fait mentir mon pronostic: il s'est remis peu à peu sur pieds, a commencé à engloutir des "ensure" un derrière l'autre, a repris du poids, a fini par envoyer valser la marchette pour se mettre à déambuler sans aide.
Je ne sais pas trop comment expliquer ce revirement, mais je me dis que toutes vos ondes positives, prières et autres pensées bienfaisantes envoyées en direction d'Isabelle ont peut-être un peu "débordé" sur mon père et qu'il en a bénéficié aussi, pourquoi pas!
Nous étions donc une famille heureuse et comblée, dimanche soir, se sentant privilégiés d'être à nouveau réunis tous ensemble, conscients d'avoir échappé de peu à deux funérailles consécutives, graciés par la vie qui nous invite à savourer le bonheur.
Isabelle avait obtenu la permission de sortir durant la fin de semaine, puisque les physiothérapeutes, ergothérapeutes et autres "ramencheu-thérapeutes" comme on les appelle affectueusement, ne sont pas présents durant les week-ends.
Après ce souper dominical, on s'est empressés de la ramener à son institut de réadaptation, pour la coucher tôt, car dès lundi matin, au saut du lit, allez hop, on se réadapte!
Elle aura une grosse semaine, avec toutes ces thérapies qui se succèdent pratiquement de l'aube au crépuscule, mais grâce à cet institut, elle fait des progrès remarquables.
Alors au travail, ma chérie!
Merci à tous ceux qui "aiment".
Geneviève
Chers amis,
Geneviève vous offre cette chronique lumineuse en ce mardi pluvieux, bonne lecture! Marie-Maude Denis
D'entrée de jeu, je vous fais un aveu: le concept Facebook,
je n'y comprends rien.
Je veux dire par là que je n'ai aucune notion de comment manipuler cette page, afficher des photos, livrer des messages.
Bien que titulaire d'un doctorat, je deviens complètement démunie devant tout ce qui requiert un quelconque instinct technologique.
Je frémis devant la télécommande de la télévision qui me nargue avec ses 52 pitons lumineux et je n'ai même pas le courage de posséder un ordinateur.
Un I-pad et un téléphone intelligent, qui semble parfois plus intelligent que moi, me suffisent amplement.
À ma défense, il faut dire que je travaille depuis plus de vingt ans dans un milieu de travail (hôpital) où le concept "papier-crayon" est encore à l'honneur.
Vous avez donc compris que c'est Marie-Maude (Denis) qui se charge de gérer et d'afficher mes chroniques. Ne soyez donc pas vexés si je décline vos demandes "d'amitié", je ne sais même pas comment ça fonctionne.
L'indéniable effet rassembleur que cette tribune exerce parmi de parfaits étrangers se serrant les coudes entre eux pour se rallier à une même cause. Stupéfiant!
Comme par exemple, lorsque malencontreusement, il catapulte par inadvertance une innocente cycliste dans les airs.
À réparer l'accident, à réparer notre Isabelle.
Tout comme mon père d'ailleurs, qui lui aussi se remet miraculeusement de son récent séjour aux soins intensifs suite à un coma métabolique.
À tel point que la semaine dernière, il a rejoué sa première ronde de golf (18 trous, les amis!) depuis des années.
Appelons-ça des "bienfaits collatéraux", peut-être...
Comment vous en remercier!
Petit rappel amical de la part de celle-ci à ne rien prendre pour acquis...
Va épater tous ces thérapeutes qui se desament pour faire renaître en toi la femme vive et allumée que tu es, et que toutes ces vingt-huit mille personnes qui cliquent "j'aime" attendent patiemment et tendrement.
On vous aime en retour.
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