Bonjour à tous
Jour 5, 1er juillet :
On a réduit sa perfusion de sédatif, alors elle a un sommeil plus léger, semble-t-il, et le son des voix qui lui sont familières élicitent un petit papillonnage de cils discret.
On voit qu'elle tente péniblement d'ouvrir les yeux et elle finit par y arriver mais non pas au prix d'un effort assez laborieux.
Ta sœur Geneviève
voici les dernières nouvelles d'Isabelle que nous livre Geneviève.
Que vous dire de neuf, aujourd'hui...
On observe peu de changement, elle est toujours un peu fiévreuse à cause de cette pneumonie persistante, pour laquelle on a dû ajouter un deuxième antibiotique puissant, à large spectre, pour couvrir toutes sortes de bactéries possiblement résistantes.
Elle essaie de fixer son regard sur le nôtre, mais le propofol qu'elle reçoit depuis maintenant quelques jours l'alourdit beaucoup et les paupières se referment aussitôt.
On m'explique que c'est un médicament lipophile, donc qui s'accumule dans les tissus graisseux.
À la longue, ce phénomène induit un réservoir non négligeable du médicament dans tout le corps et le temps requis pour le métaboliser s'accroît.
Voilà pourquoi même si on en diminue la perfusion, l'effet demeure cumulatif, étant donné la quantité du médicament déjà stocké, et cela l'endort davantage.
Sachant cela, je me sens presque gênée de la stimuler à tout moment en lui claironnant dans les oreilles de nous serrer les doigts ou d'ouvrir les yeux. Ma pauvre sœur combat tant d'adversité en ce moment, que je la préfère endormie, je crois...
Alors va, repose-toi ma chérie, cuve ton propofol à ta guise, on te fout la paix.
Jusqu'à demain.
Où on recommencera à te chatouiller les orteils!...
(qui commence à se sentir peu à peu la sœur d'un tas d'autre monde, on dirait... C'est enveloppant. Merci.)
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