Féminaction : de la parole à l’action

Montréal, 30 septembre 2025 – Pour la première fois en huit ans, Cendrine Browne n’investit pas toutes ses énergies dans le but de se qualifier pour les Jeux olympiques. L’ancienne fondeuse de l’équipe canadienne qui a pris part aux Jeux de 2018 et 2022, ainsi qu’à trois Championnats du monde, a annoncé sa retraite sportive quelques semaines après sa présence à Pékin, en 2022. Presque quatre ans plus tard, son engagement envers le ski de fond est toujours bien présent, mais cette fois sous une autre forme.

Cendrine Browne et Laura Leclair, son ancienne coéquipière de l’équipe nationale, ont fondé Féminaction, un organisme voué à favoriser la rétention des filles dans ce sport et à viser l’équité sportive. Les deux cofondatrices n’ont pas attendu d’avoir quitté la compétition avant de démarrer ce projet et après cinq ans d’existence, Browne dresse un bilan positif.

« Oui, il y a eu beaucoup de chemin parcouru dans les dernières années, mais il en reste énormément à faire et encore énormément de barrières dans le sport féminin. Je suis fière de contribuer, peut-être, à changer ça », explique l’ancienne athlète originaire des Laurentides lorsque rencontrée dans le cadre du Festival de cinéma de la ville de Québec, où elle était panelliste invitée après la projection du film The Swedish Torpedo, à propos de la Suédoise Sally Bauer, qui a traversé la Manche à la nage à la fin des années 1930.

« C’est un petit peu pour ça qu’on a créé Féminaction, parce qu’on voyait qu’il y avait des lacunes dans notre sport, en ski de fond. On voulait vraiment faire quelque chose pour pallier la situation », poursuit la bachelière en intervention sportive qui a ajouté un certificat en communication à sa formation.

Le programme Féminaction se divise en trois volets : deux camps d’entraînement durant la saison estivale, des visites dans les clubs des différentes régions du Québec, en plus de valoriser le rôle des entraîneures. Les cinq années ont permis de resserrer les mailles du filet de rétention des jeunes sportives afin qu’elles restent dans leur communauté, peu importe leur rôle, ce qui s’est traduit par une meilleure fidélisation des fondeuses âgées de 12 et 16 ans.

« Les filles viennent dans le sport pour créer des liens et si mes amies quittent le sport et que je me retrouve toute seule, peut-être que j’aurai plus de chances de quitter. On essaie donc de créer cette communauté-là au sein des filles du Québec avec le programme Féminaction. »

« Maintenant, avec Féminaction, on vient boucher un petit trou qu’il y a dans le système québécois. Entre l’équipe du Québec et l’équipe canadienne de développement, des fois, il y a un long laps de temps et ça peut être démotivant, même si elles ne visent pas une place dans ces équipes. Elles ont maintenant un endroit où aller et nous offrons quelque chose que les filles n’avaient pas avant : un endroit pour se rassembler, pour travailler fort et avoir du fun. J’aurais aimé ça avoir ça. »

Plus d’entraîneures, plus d’impact
Le nombre peu élevé d’entraîneures, pas seulement en ski de fond, reste un défi et constater que des participantes de Féminaction ont un intérêt pour ce rôle est une des plus grandes fiertés de la cofondatrice.


Cendrine Browne et Laura Leclair
photo : Féminaction

« Nous essayons de leur donner le goût de rester pour leur montrer qu’il y a un après (la compétition) et qu’elles restent impliquées dans le sport. On a même des athlètes plus vieilles de Féminaction qui reviennent en tant qu’entraîneures dans nos camps, donc ça fait une boucle. Quand ça arrive, nous sommes super fières et c’est mission accomplie ! »

Cendrine Browne continue de regarder d’un œil avisé les compétitions internationales de ski de fond et elle se réjouit de voir que les courses des femmes sont désormais de même distance que celles des hommes. Elle note aussi la disparition du terme ladies remplacé par celui de women dans les communications officielles de la Fédération internationale de ski (FIS).

« Tout ce qui se passe en haut (de la pyramide sportive) découle vers le développement, que ce soit des bonnes ou des mauvaises choses. »

L’ancienne championne canadienne qui est aussi conseillère aux programmes, équité en sport chez Égale Action, voit d’un bon œil l’arrivée de la championne olympique 2002 Beckie Scott à titre de directrice de la haute performance chez Nordiq Canada, l’hiver dernier.

« Avoir une femme à la tête de la fédération, ça va faire une énorme différence ! »

Rédaction : Mathieu Laberge

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