2 juin 2002
Geneviève Jeanson n'est plus championne en titre, mais elle a couru intelligemment et a su résister aux bourrasques de vent pour garder une place sur le podium de la Coupe du monde de cyclisme féminin sur route de Montréal.

| Des articles de Martin Smith |
« Mon troisième rang est presque aussi satisfaisant qu'une victoire», a souligné la jeune cycliste de Lachine après avoir bouclé 99.6 kilomètres de la 5e présentation de l'épreuve en 2 heures 59 minutes et 18 secondes, hier après-midi.
« D'une part, il n'y a pas beaucoup de filles qui gagnent deux années de suite la même Coupe du monde; d'autre part, c'est encore plus difficile de répéter sur un parcours aussi sélectif. J'ai dû faire la meilleure course de ma vie pour gagner cette place sur le podium. J'en suis très fière! »
Poussée par une superbe foule estimée à près de 40 000 spectateurs, la leader de l'équipe RONA a franchi la ligne d'arrivée avec quatre secondes d'avance sur Lyne Bessette qui a pris le 6e rang.
Toutes les concurrentes ont été devancées par deux coureuses expérimentées, au tout début de la trentaine, qui ont fait leurs classes au sein de l'équipe Saturn.
Attaque surprise
Au 12e et dernier tour d'une course marquée par beaucoup de prudence pour cause de coups de vent souvent violents, l'Américaine Deirdre Demet-Barry et l'Australienne Anna Millward ont signé une échappée à la fois brillante et chanceuse dans l'ultime descente du chemin Remembrance.
En retard d'une vingtaine de secondes sur le groupe de tête composé d'une trentaine de concurrentes, les deux amies - partenaires d'entraînement en altitude au Colorado - ont décidé de mettre les bouchées doubles pour rattraper le groupe.
« En arrivant à leur hauteur, notre vitesse était tellement supérieure que nous sommes passées chacune de notre côté du peloton avant de nous rejoindre en avant », a raconté l'éventuelle gagnante dont le conjoint Michael Barry est cycliste professionnel au sein de l'équipe US Postal menée par le fameux Lance Armstrong.
« Nous avons pu profiter du fait que toutes les filles se surveillaient pour causer la surprise. »
Portant respectivement les dossards 105 et 24, Demet-Barry et Millward ont creusé un écart qui s'est élevé jusqu'à 1 minute 24 secondes au moment d'entamer la dernière montée de la voie Camillien-Houde et n'ont jamais eu à regarder en arrière.
Manquer le bateau
« Tout le monde s'est regardé quand les deux filles sont passées, a raconté Jeanson. On a manqué le bateau ! Le temps de réagir, il était trop tard ...
« Des fois c'est comme ça que ça se passe... Ce ne sont pas les plus fortes qui gagnent mais bien celles qui savent prendre la bonne initiative au bon moment et qui ont le moins peur. »
Dès le début de l'épreuve, l'équipe RONA a bien essayé de durcir la course en imposant un tempo soutenu plus souvent qu'autrement par l'entremise de la Québécoise Manon Jutras, mais la stratégie n'a pas porté les fruits escomptés.
Le vent de face dans la montée Camillien-Houde annulait tout espoir d'échappée et rendait la vie pénible à toutes celles qui décrochaient du groupe principal. Les attaques ont été très rares et rapidement matées.
En bout de ligne, onze filles ont été forcées à l'abandon et seulement 61 des 106 inscrites ont terminé la course.
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