mars 2009


Jacques Anquetil et Raymond Poulidor les deux grands favoris de Paris Nice 1964
photo : Miroir du cyclisme

On peut encore gagner à 37 ans !

Daniel FERTIN

Au départ de l'édition 1964 de Paris Nice le 9 mars seulement 8 équipes sont présentes à Fontainebleau qui, comme 1963, fera étape, cette fois pour deux journées, en Corse pour les 8ème, 9ème et 10ème étapes.

Depuis un mois déjà les coureurs s'affrontent sur la Côte d'Azur à l'occasion des nombreuses courses qui jalonnaient encore à l'époque le début de saison. Aix-en-Provence, Saint-Raphaël, Cannes, la Seyne-sur-mer, le circuit et la ronde de Monaco, Antibes ont été l'occasion de belles confrontations mais la course au soleil marque le véritable début de saison en ce qui concerne les épreuves par étapes.

Lors de la première étape, ce sont les jeunes qui se montrent à leur avantage. Ainsi le néo-pro belge Edouard Sels, un équipier de Van Looy, l’emporte à Auxerre, reléguant les principaux favoris à plus de 3 minutes. Le déroulement de la course nous apprendra que cet écart va se révéler important.

Après le clm/équipes à Monceau-les-mines, Jan Janssen, le néerlandais, prend la tête du classement général avec son équipier français François Mahé. Le lendemain, à Saint-Etienne, le « hollandais à lunettes » confirme en prenant la seconde place du sprint remporté par Melkenbeck.

En arrivant sur l’île de beauté rien n’est définitivement acquis mais cependant les minutes perdues vont être difficiles à récupérer. Poulidor et Anquetil, qui étaient au départ les grands favoris, vont être obligés de jouer le rôle d’équipier de luxe, surtout pour le Limousin qui a dans sa formation Annaert qui n’est qu’à 23 secondes du maillot blanc. Altig et Poulidor attaquent Janssen sur la 1ère étape corse entre Ajaccio et Porto Vecchio sous une pluie glaciale pour finalement ne reprendre que 6 malheureuses secondes. Le lendemain matin c’est l’Anglais Tom Simpson qui fait la meilleure opération de la journée en se replaçant à la 4ème place du général à 1’ 16" de Jan Janssen.

Le second clm de l’épreuve, entre Olmetto et Bastia, devrait être l’épreuve de vérité. Poulidor va tout tenter. Il a 3’ 38" à reprendre et se sent capable de boucher ce trou bien que le leader des Mercier soit encore Jean-Claude Annaert. Rapidement on peut s’apercevoir que le Limousin est en forme et qu’il peut réussir son pari sur les 34 kilomètres. Il a déjà repris plus de 3 minutes mais il chute et brise son vélo. La voiture qui le suit n’a embarqué que 2 roues et ne peut l’aider. Une fois de plus Poulidor est victime de la malchance. Il est contraint d’abandonner quand il voit passer la voiture Mercier conduite par Antonin Magne qui avait finalement choisi d’assister le leader de l’équipe. Le Directeur sportif ne s’arrête même pas laissant ainsi en plan le pauvre Poulidor. Altig, un coéquipier d’Anquetil gagne l’étape, Annaert est à 51".

Comme il avait gagné la première étape, Sels gagne la dernière à Nice et Jan Janssen gagne finalement le Paris Nice 1964 avant de remporter la même année 2 étapes du Tour de France, le maillot vert et surtout le maillot arc-en-ciel de champion du monde à Sallanches sur le même circuit où Eddy Merckx l’emportait chez les amateurs.

Poulidor devra attendre 1972 pour enfin écrire son nom au palmarès de Paris Nice à 36 ans en battant Eddy Merckx à l’occasion d’un contre la montre mémorable sur le col d’Eze au dessus de Nice. A 37 ans, l’année suivante, il en remportait même un second ! La preuve que l’on peut gagner à 37 ans…


Ah si Poulidor avait eu un vélo de rechange !!!!!
photo : Miroir du cyclisme


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