Ça m’a frappé hier, la première fête des pères où je n’ai plus de père! 54 ans avant que ça arrive! Ça fesse en ta…! Il est parti, c’est surement mieux ainsi car à la fin il souffrait beaucoup… mais quelle délivrance de cette souffrance! Maudite Alzheimer!
Cet homme a eu un impact grandiose sur le vélo de montagne. Il a été un passionné du vélo de montagne dès que nous sommes allés voir la première Coupe du Québec de vélo de montagne à Bromont en 1986.
Mon père Martin est certainement le grand-père de tous les trail builders québécois en devenant le responsable de la préparation du circuit du Championnat du Monde de Bromont en 1992. Il a rendu ma mère folle avec toutes les heures qu’il a passées dans le bois à l’automne et au printemps précédents au lieu de s’occuper de l’entreprise familiale (le Camping Parc Bromont). « C’est quand il pleut qu’il faut travailler sur les pistes de vélo pour savoir comment les irriguer! » me disait-il. Les pionniers de ce sport se souviennent certainement de la fameuse section Flintstones à travers de grosses roches, je ne sais pas omment il a déplacées. Il a reçu les éloges de presque tous les coureurs, et surtout, la légende du vélo de montagne, Thomas Frischknecht, pour la qualité de ses pistes de singletrack.
Surtout, j’espère que vous n’oublierez pas que lors de l’organisation du championnat du Monde en 1992, mon père a eu l’idée d’instaurer le fameux sifflet que l’on entend à l’approche des coureurs lors d’un entraînement ou d’une compétition de vélo de montagne. Alors, à partir de maintenant, vous n’aurez plus le choix de vous souvenir de lui (autant que moi depuis 1992), lors de l’écoute de cet instrument de sécurité, simple mais ingénieux, en assistant à une course de vélo de montagne.
Lorsque le journal La Voix de l’Est m’a appelé pour écrire un texte au sujet de ma nomination comme ambassadeur pour le 25e anniversaire de Bromont (juste parce que je suis leur premier olympien d’hiver, grâce aux gènes de mes parents) je leur ai dit que je crois que c’est mon père qui mérite cette nomination car il a eu un impact beaucoup plus grand sur la ville de Bromont par les milliers de coups de pioches qu’il a donné dans les flancs du Mont Brome pour créer les sentiers de vélo incroyables qui sont devenus incontournables pour tout cycliste de montagne québécois.
J’ai fait de la compétition de ski alpin pendant tout mon secondaire et les seules médailles que j’ai obtenues ont été lors de mes 2 dernières courses aux finales régionales à Bromont. Mon père n’arrêtait pas de dire que le ski alpin est un sport de yoyo et que je devrais faire du ski de fond. Même mon entraîneur de ski alpin, Bernard Peissard, m’a aidé a transitionner vers le ski de fond car il croyait que mes chances de réussite y étaient meilleures. Après seulement 2 mois de compétition en ski de fond, je suis revenu avec 2 médailles Sealtest au cou, bronze et or, gagnées sur les Plaines d’Abraham à Québec, les mêmes qu’on gagne en Coupe Québec de ski alpin. J’ai vu mon frère (NDLR : Georges) capoter et vouloir changer de sport, et mon père, la seule et unique fois, pleurer à chaudes larmes (comme moi maintenant)… de joie et de fierté.
Merci papa pour la piste de BMX que tu as construit devant le camping, c’est probablement ce qui m’a permis de devenir champion canadien de descente en 1990, 1991 et 1992! Merci papa pour m’avoir emmené faire une course de ski de fond à Montebello en 1987, c’est probablement ce qui m’a permis de représenter le Canada aux Jeux Olympiques à Nagano en 1998!
Repose en paix au ciel, tu le mérites, tu as bien travaillé ici sur la terre.
Guido Visser, facebook, 17 juin
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